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Dr Ahmed Chekairi, au service des soins de santé communautaires au Maroc

Dr Ahmed Chekairi, au service des soins de santé communautaires au Maroc

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Le docteur Ahmed Chekairi est une figure des plus grands hôpitaux privés de Londres. Anesthésiste chevronné avec plus de deux décennies d’expérience au Royaume-Uni, il est également le fondateur d’une initiative ambitieuse en soins primaires, qui redéfinit les soins de santé communautaires au Maroc. Mais avant tout cela, ce natif de Khouribga a été un jeune étudiant en médecine avec un rêve, qui l’emmènerait bien au-delà des frontières de son pays.

Ahmed a vécu dans les montagnes de l’Atlas, puis à Mohammedia. Il a commencé ses études de médecine à l’Université Hassan II de Casablanca, en 1987. A la fin de sa formation à l’hôpital Ibn Rochd, il décide de poursuivre ses études de troisième cycle non pas en France ou en Belgique, comme beaucoup de ses pairs, mais au Royaume-Uni, plus précisément à Londres. Ce choix a été inspiré par un voyage d’été qu’il a fait au cours de sa deuxième année d’études au Maroc.

«Pendant les vacances d’été de ma deuxième année d’études en médecine, j’ai visité Londres et je me suis arrêté à l’University College Hospital. Je me suis retrouvé dans l’une des plus anciennes bibliothèques du monde», se souvient-il. «C’est là que j’ai décidé que je voulais faire ma formation ici».

Un projet au-delà du rêve

Déterminé à arriver au bout de ses ambitions, il fait de son rêve un projet. «J’ai commencé à apprendre l’anglais. J’ai dépensé une partie de ma bourse universitaire pour des cours de langue et je n’ai jamais manqué une séance, pendant cinq ans», dit-il. «Quand j’ai obtenu mon diplôme, j’ai passé les examens britanniques, ignorant à l’époque que mon diplôme n’était pas reconnu. Heureusement, juste avant que je ne sois diplômé, le prince Charles a visité le Maroc et le Royaume-Uni a officiellement reconnu nos doctorats en médecine», a-t-il déclaré à Yabiladi.

Cette reconnaissance a ouvert la voie. En 1996, Ahmed a déménagé au Royaume-Uni. Un an plus tard, il a réussi l’examen de conversion. «J’ai passé l’examen, qui couvrait à la fois la médecine et l’anglais, et je pense que j’étais le premier Marocain à le passer», se souvient-il fièrement.

Les premières années du Dr Chekairi au Royaume-Uni ont été à la fois intenses et  pleines de défis. «Le système britannique était très différent. Au début, vous postuliez pour des postes à court terme dans divers départements. C’était flexible et cela vous permettait de tester ce qui vous convenait le mieux. J’ai apprécié cela».

Après des rotations en médecine d’urgence en Écosse et à Manchester, il s’est stabilisé en anesthésie et soins intensifs, se formant pendant sept ans aux hôpitaux universitaires d’Oxford. «En ce qui concerne l’anesthésie et la formation post-universitaire, j’étais probablement aussi le premier Marocain à compléter tout le programme à Oxford», dit-il.

Pendant 25 ans, le docteur a travaillé dans le National Health Service (NHS), le système de santé public du Royaume-Uni. Il a servi dans des hôpitaux à Northampton, Winchester et Manchester, en plus d’occuper des rôles de leadership, d’éducation et de recherche. «Toute ma formation et mon travail étaient dans le NHS», déclare-t-il.

En 2008, il est devenu consultant hospitalier, après un master en gestion. «Être consultant hospitalier signifiait jongler avec de nombreuses responsabilités», a-t-il admis.

Pour une meilleure santé

En 2022, le docteur a quitté le NHS pour se consacrer pleinement à sa pratique privée et à une vision grandissante : transformer la prestation des soins de santé au Maroc.

Cette vision s’illustre dans une structure qu’il a fondée en 2018, Pour une meilleure santé (FBH). Initialement entreprise de formation et de conseil, FBH a soutenu des institutions marocaines comme l’Hôpital Cheikh Khalifa, l’Université internationale de Rabat et l’OFPPT. «Mais la dynamique était limitée. Alors j’ai dit à mon équipe : si nous ne pouvons pas le faire à travers les autres, faisons-le nous-mêmes», a-t-il expliqué.

En 2024, Dr Chekairi a lancé le premier centre médical de FBH à Mohammedia, offrant des soins intégrés basés sur les standards britanniques. «C’est probablement le premier centre médical au Maroc axé entièrement sur la médecine familiale et les soins primaires selon ces critères». Pour le médecin, ce modèle est plus qu’une entreprise ; c’est une nécessité.

«Au Royaume-Uni, il est obligatoire pour un citoyen d’être inscrit auprès d’un médecin de famille. Ce n’est pas juste un droit, c’est une exigence. C’est l’épine dorsale du système de santé», a-t-il noté.

«Vous avez besoin d’un système avec des contrôles. Les choses qui peuvent être faites près de chez soi devraient être faites là-bas. C’est plus pratique et économique. Les hôpitaux sont coûteux et surchargés», a-t-il poursuivi.

Accès aux soins de santé communautaires

Le centre FBH emploie actuellement 15 personnes. Il propose une gamme de services, allant des consultations, des tests sanguins, des échographies et ECG, aux services hospitaliers de jour et aux traitements pour des procédures mineures, comme les points de suture ou les crises d’asthme.

Le projet du Dr Chekairi est de reproduire le modèle à travers le pays. «Notre finalité est de nous étendre aux zones urbaines et rurales. Casablanca est notre hub, mais nous voulons atteindre des endroits comme Azilal ou Tinghir», espère-t-il.

L’accessibilité financière est également au cœur de sa mission. «J’aimerais que les gens n’aient pas à payer, mais tout l’investissement est venu de l’argent de ma fille. Donc oui, nous sommes privés, mais nous offrons des réductions à travers des associations, et beaucoup ont reçu des soins gratuits durant nos premiers mois».

La sensibilisation à la santé publique est une partie importante de la mission de FBH. «Nous avons travaillé pour promouvoir la vaccination contre la rougeole, encouragé les femmes à faire le suivi des grossesses et des dépistages. Nous avons organisé 35 sessions de sensibilisation à la santé jusqu’à présent», a indiqué le docteur Chekairi.

Le modèle FBH est entièrement numérique et sans papier. Les patients reçoivent un dossier de santé à vie et des prescriptions génériques pour réduire les coûts. «Nous sommes en avance sur notre temps, et nous croyons que le ministère finira par adopter ces pratiques».

Le médecin et entrepreneur fait encore des allers-retours entre Londres et le Maroc, équilibrant les soins chirurgicaux avancés au Royaume-Uni avec les efforts de santé communautaire dans son pays d’origine. «Là-bas, je m’occupe d’un patient à la fois. Au Maroc, j’essaie d’impacter toute une communauté. Ce contraste me motive», a-t-il expliqué.

Désormais dans la dernière ligne droite de sa carrière, le docteur est pleinement concentré sur le fait de laisser un héritage durable en matière de santé au Maroc. «Dans ce projet, j’investis toute l’expérience que j’ai acquise au fil des ans. C’est probablement la dernière grande chose que je ferai dans ma vie professionnelle», conclut-il.





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