A l’issue des Jeux olympiques de Paris, tenus du 26 juillet au 11 août en France (JO 2024), le Maroc s’est classé à la 60e place mondiale avec une médaille d’or et une de bronze. Une moisson maigre, puisque les espoirs ont été portés sur 19 disciplines, auxquelles le pays a été représenté par un total de 60 athlètes. En conservant son titre olympique depuis les JO 2020 de Tokyo au 3 000m steeple, le coureur Soufiane El Bakkali a raflé l’or. Au football, la sélection U23 s’est assurée le bronze, pour la première fois de son histoire.
Pour autant, ce bilan reste décevant, du point de vue du président de la Fédération royale marocaine de boxe (FRMB), qui a annoncé le limogeage de sa direction technique. Cette décision a été prise, au lendemain de la défaire de la sélection qualifiée aux JO 2024, dont la championne du monde et d’Afrique Khadija El Mardi a fait partie. Critiqués pour leurs déclarations sur un bilan jugé positif, des dirigeants sportifs, dont Hassan Fekkak, directeur technique du Comité national olympique marocain (CNOM), ont été tancés par d’anciens athlètes marocains.
Championne du monde en 1997 et 2001 au 400m haies, médaillée de bronze pour le Maroc aux JO 2000 de Sidney (Australie), Nezha Bidouane a exprimé son «étonnement» de voir «certaines personnes» se féliciter du bilan olympique de Paris. «Il ne faut pas parler uniquement d’El Bakkali et de la sélection de football et oublier les autres sports», a insisté la présidente de la Fédération royale marocaine de sport pour tous.
Au niveau de l’Afrique du Nord, le Maroc est classé à la quatrième place. Il est devancé par l’Algérie (39e mondial) avec deux médailles d’or et une de bronze, l’Egypte (52e) avec une d’or, une d’argent et une de bronze, ainsi que la Tunisie (52e), qui enregistre le même bilan.
Une moisson maigre sur les 20 dernières années
Durant les compétitions olympiques tenues de 2004 à aujourd’hui, le Maroc aura rarement accompli l’exploit de dépasser un bilan de deux médailles. Lors des JO 2004 d’Athènes, le royaume a pu décrocher deux médailles d’or (Hicham El Guerrouj, 1 500 et 5 000m) et une en argent (Hasna Benhassi, 800m). Il s’était classé alors 37e mondial, avec la participation de 59 athlètes dans 9 sports.
En 2008, le Maroc a décroché 1 médaille d’argent (Jaouad Gharib, marathon) et 1 de bronze (Hasna Benhassi, 800m) à Pékin, occupant la 68e place mondiale. Lors des JO 2012, la médaille unique a été en bronze, pour Abdelali Iguider (marathon). Le pays a alors occupé la 79e place mondiale, avec la participation de 72 sportifs dans 12 disciplines.
Aux JO 2016 de Rio de Janeiro, le Maroc a compté également une médaille unique, grâce au boxeur Mohamed Rabii (welters) qui a décroché le bronze. Le pays a fini à la 78e place mondiale, alors qu’il était représenté par 51 athlètes dans 13 sports.
Il aura fallu attendre les JO 2020 de Tokyo pour que le Maroc remonte la première marche du podium. Médaillé d’or au 3 000m steeple, Soufiane El Bakkali permet au pays d’améliorer son classement, pour se hisser à la 63e place, avec la participation de 46 athlètes dans 18 sports.
Malgré l’amertume du classement général des médailles, les Marocains retiendront de ces JO les exploits personnels et collectifs : Soufiane El Bakkali, le premier athlète marocain à conserver son titre olympique lors de deux éditions consécutives ; la sélection nationale U23 de football, première nation arabe médaillée au football ; Soufiane Rahimi, meilleur buteur de cette édition 2024.