Soupçonné d’être un membre actif du réseau de passeurs « Khadija » du nom d’une Marocaine qui en est la patronne, un Marocain résidant en France a été arrêté, mis en examen en mars dernier pour « faux et usage de faux, association de malfaiteurs et proposition de services ou d’avantages à un membre du service public », placé en détention, puis maintenu en détention. Il serait un rabatteur présumé.
Tout est parti de la réception par les enquêteurs de la sous-direction de la lutte contre l’immigration irrégulière d’un renseignement anonyme. Ce dernier « désigne un homme grisonnant, barbu et portant des lunettes », comme le rabatteur du réseau de passeurs « Khadija ». Celui-ci a permis à des centaines de migrants de rejoindre l’Île-de-France en payant entre 6 000 et 7 000 euros pour arriver en France avec un visa de tourisme, rapporte Le Parisien.
Les investigations s’avèrent fructueuses. Fin mars, les forces de l’ordre procèdent à une série d’arrestations dont celle de Khalid. Ce Marocain de 43 ans a été interpellé dans l’hôtel du 115 à Clichy (Hauts-de-Seine), où il y vit avec son épouse et ses deux enfants. Si sa femme est en règle, ses enfants sont Français, il est lui en cours de demande d’un titre de séjour valable.
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Après son arrestation, Khalid qui vit en France depuis 2015 et travaille comme réceptionniste avec une fausse carte de séjour italienne dans un hôtel de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), a été mis en examen, le 29 mars à Paris, en compagnie de deux complices pour « faux et usage de faux, association de malfaiteurs et proposition de services ou d’avantages à un membre du service public ». Il sera par la suite incarcéré.
Le 3 décembre, la chambre de l’instruction a ordonné son maintien derrière les barreaux, au motif que les risques de non-représentation en justice ne pouvaient être écartés. De quoi susciter l’incompréhension de l’avocat du quadragénaire. « Le dossier n’a pas l’envergure qu’on veut lui donner. Ce n’est en fait qu’un petit filon qui permet à des personnes d’origine étrangère de faire venir leurs proches. Celui que je défends, a payé Khadija au Maroc, pour faire venir sa sœur. Il n’a pas reçu un euro. Les perquisitions l’ont bien démontré. Il vivait dans la chambre d’un hôtel social et aucune richesse n’a été découverte », explique-t-il.
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Le téléphone de son client a été exploité sur commission rogatoire. « Les agents ont entendu les dix ou douze personnes à qui il a apporté son aide. Et aucune d’elles ne dit qu’elle a payé pour ce service », ajoute l’avocat.