La chambre criminelle de première instance près la Cour d’appel de Tanger a condamné à 10 ans de prison ferme une mise en cause dans l’affaire Assu 2000, ainsi que 4 ans pour chacun de six autres mis en cause, dont un ressortissant étranger. Pour sa part, l’époux de l’accusée a écopé de six mois de prison avec sursis. Les mis en cause ont été reconnus coupables de traite des êtres humains, incitation à la débauche, harcèlement sexuel, non-dénonciation de crime, promesses et récompenses pour faux témoignage, font savoir les avocats des victimes ce mercredi.
Révélés par des salariées de la succursale tangéroise de l’entreprise de courtage en assurance, les faits incriminés se sont déroulés entre 2018 et 2022, dans un climat de «précarité sociale». Les plaignantes ont fait état de harcèlement sexuel systématique, de menaces et d’intimidations. En France, l’ancien PDG d’Assu 2000 (devenue Vilavi), Jacques Bouthier, a été mis en examen en mai 2022, notamment pour traite d’êtres humains et viols sur mineure.
Le mis en cause a ensuite été placé sous contrôle judiciaire, pour des raisons médicales. Sept personnes ont précédemment été mises en examen aussi, dont l’épouse de Bouthier et un ancien membre du Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN). Un ex-directeur général d’Assu 2000 a également été dans le viseur de la justice.
En juillet de l’année dernière, le tribunal de Tanger a accepté la requête de l’Association marocaine des droits des victimes (AMDV), pour mobiliser une commission rogatoire en France, dans le cadre de l’affaire.