À Ifrane, les parents de 16 élèves d’une école privée liée à l’Université Al Akhawayn dénoncent ce qu’ils considèrent comme l’expulsion arbitraire et injustifiée de leurs enfants. Dans une vidéo largement diffusée, ils affirment que ces expulsions seraient motivées par leur implication dans l’association des parents d’élèves ou leurs critiques à l’encontre de la gestion de l’école, notamment vis-à-vis du directeur, un Franco-Américain ayant supposément servi dans les Marines américains.
Les parents soulignent qu’ils ne réclamaient que des exigences fondamentales : des enseignants qualifiés, la reconnaissance des diplômes de l’école et une stabilité académique. Au lieu de cela, ils disent avoir subi des pressions et vu leurs enfants expulsés sans raison légale, malgré le règlement des frais de scolarité et le respect des règles de l’établissement.
Alors que l’année scolaire a déjà débuté, les familles déplorent que leurs enfants soient sans école. Ils ne peuvent ni retourner à l’établissement ni s’inscrire ailleurs, en raison du «statut particulier de l’ancienne école», explique un parent. Une mère raconte que lorsqu’elle a contacté l’American School of Marrakech pour inscrire son fils, en terminale, on lui a répondu qu’il ne pouvait être admis qu’en redoublant deux années.
Les parents affirment avoir épuisé toutes les tentatives de dialogue avec l’administration. Une mère protestataire déclare qu’ils se voient «refuser l’accès aux locaux pour récupérer [leurs] certificats et dossiers d’élèves». Face à cette impasse, ils se sont tournés vers le ministère de l’Éducation et les tribunaux.
L’affaire s’invite au Parlement
La polémique a pris de l’ampleur sur les réseaux sociaux et au-delà. Vendredi, l’ancien ministre de la Justice, Mustapha Ramid, a exprimé son soutien sur Facebook, déclarant sa «pleine solidarité avec les seize élèves expulsés par le ‘Marine’ américain d’une école affiliée à l’Université Al Akhawayn à Ifrane». Il a insisté : «Il est impératif que le ministère de l’Éducation nationale dépêche une commission pour enquêter sur cette affaire et garantir le droit des enfants à l’éducation.»
«Quelle que soit la situation des parents, les enfants ne doivent pas être pénalisés pour des actions attribuées à leurs parents, à tort ou à raison»
Mustapha Ramid
L’affaire a également été portée devant le Parlement. Ahmed El Abbadi, député du Groupe du Progrès et du Socialisme (PPS) à la Chambre des représentants, a adressé une question écrite au ministre de l’Éducation nationale, du Préscolaire et des Sports concernant les circonstances de ces expulsions. «Cette décision, que les familles jugent arbitraire et autoritaire, a provoqué indignation et critiques», écrit le député. Il demande au ministre de clarifier les circonstances de l’affaire et les «mesures que le gouvernement prévoit de prendre pour résoudre la situation».