Le Maroc a lancé un projet pilote près de Tanger, utilisant des panneaux solaires flottants pour à la fois réduire l’évaporation de l’eau et produire de l’énergie renouvelable. Depuis fin 2024, plus de 400 plateformes flottantes portant plusieurs milliers de panneaux ont été installées au barrage d’Oued Rmel, révèle l’AFP dans un article récent sur le projet.
Les autorités prévoient d’augmenter le nombre de panneaux à 22 000, couvrant 10 hectares, ce qui générerait environ 13 mégawatts, suffisamment pour alimenter le complexe portuaire de Tanger Med.
Yassine Wahbi, responsable au ministère de l’Equipement et de l’eau, a déclaré que le réservoir perd environ 3 000 mètres cubes d’eau par jour à cause de l’évaporation, un chiffre qui double en été. Les panneaux flottants pourraient réduire cette perte d’environ 30%.
Deux projets supplémentaires sont à l’étude aux barrages d’Oued El Makhazine et de Lalla Takerkoust, près de Marrakech. Une technologie similaire est en cours de test en France, en Indonésie, en Thaïlande. Pour sa part, la Chine exploite d’ores et déjà certaines des plus grandes fermes solaires flottantes au monde.
Professeur en sciences du climat, Mohammed-Said Karrouk a salué le projet marocain comme étant «pionnier», bien qu’il ait noté que la surface irrégulière des réservoirs rend une couverture totale irréalisable. En plus des panneaux, les autorités prévoient de planter des arbres le long des berges des réservoirs pour réduire l’évaporation causée par le vent.
L’initiative intervient alors que le Maroc cherche à diversifier sa réponse à la rareté de l’eau, avec une capacité de dessalement qui devrait passer de 320 millions de mètres cubes par an à 1,7 milliard d’ici 2030.