Des médias algériens et du Polisario se félicitent, ce mardi 6 août, de «désertions en cascade» dans les rangs des Forces armées royales (FAR) et des renseignements marocains. Ils annoncent même «l’effondrement du Makhzen».
Pour appuyer leurs dires, les mêmes sources ont publié un «document», présenté comme «confidentiel», attribué au chef de la Direction générale de la sûreté national (DGSN), Abdellatif Hammouchi. Le texte enjoint aux directeurs de journaux, chaînes de TV et même aux influenceurs marocains actifs sur les réseaux sociaux «de passer sous silence la désertion de 14 officiers de l’armée et des renseignements, et ce au nom des intérêts supérieurs de la nation et en application des ordres royaux».
Plusieurs médias algériens et du Polisario ont fait état d’une «vague de désertion» qui frappe les rangs des FAR. Néanmoins, mais en avançant des chiffres différents pour les «déserteurs». Le journal algérien La Patrie News a avancé la «fuite de 38» militaires des FAR «enregistrée dans le courant de la semaine précédente», alors qu’un média du Polisario a estimé à «138» soldats et officiers des services des renseignements qui auraient «rejoint la région du Rif ou l’Espagne» (sic).
Des opérations montées après les revers subis par l’Algérie et le Polisario
La publication de cette intox n’est en réalité qu’un recyclage d’une ancienne fake news. En juin 2023, alors que le Maroc et les Etats-Unis se préparaient à organiser une nouvelle édition de l’ «African Lion», des médias algériens avaient indiqué «que des dizaines de soldats marocains ont annoncé leur rébellion et leur désertion des rangs de leur armée, et ont fui vers les terres du Sahara occidental à la recherche d’un refuge sûr qui les protégerait de l’oppression et la répression de leurs officiers supérieurs».
La Direction générale de la sûreté nationale a réfuté les «révélations» des médias algériens et du Polisario. En mai 2023, la DGSN avait déjà démenti, dans un communiqué, «les allégations publiées sur les réseaux sociaux, faisant état du départ hors du territoire national de 160 fonctionnaires de police à cause de prétendues «mauvaises conditions de travail».
Et de préciser que «contrairement aux chiffres erronés, le nombre de cas assujettis à la procédure d’abandon de poste et de licenciement pour cause de dépassement de congé annuel en dehors du territoire national et d’abandon injustifié de poste, a atteint durant 2022 et au cours de la première moitié de cette année (2023) 38 fonctionnaires».
Le recours à ces intox intervient souvent après des revers subis par l’Algérie et le Polisario sur la scène internationale sur la question du Sahara. Pour mémoire, le quotidien Le Jeune Indépendant avait annoncé, le 1er janvier 2021, que «plusieurs dizaines de soldats et sous-officiers marocains ont fui leurs positions, sous l’effet des bombardements quotidiens» des milices du Polisario. Une intox qui tombait opportunément deux mois après la libération de la circulation par les FAR du passage d’El Guerguerate, bloquée durant six semaines par des membres du Polisario et trois semaines après la reconnaissance des Etats-Unis de la souveraineté marocaine sur le Sahara.
La nouvelle opération du 6 août a été lancée une semaine après la reconnaissance par la France de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental.