Les auteurs de la pétition sur la plateforme change.org, ont condamné ce déplacement des étudiants en Israël, en plein conflit à Gaza, le considérant comme l’expression d’une « position en contradiction flagrante avec l’éthique et les valeurs prônées par l’Université Al Akhawayn ». « Ces étudiants doivent être tenus pour responsables de la dégradation de la réputation de l’université et de tous ses étudiants, voire de tous les Marocains », ont-ils indiqué dans la pétition, ajoutant qu’« il est temps de faire entendre notre voix et de demander des comptes ».
Des étudiants de l’université Al Akhawayn ont participé avec 23 militants marocains pro-israéliens à une visite à Tel Aviv. Lors de son séjour, la délégation marocaine a rencontré des hauts responsables israéliens, dont Meir Ben Shabbat, ancien conseiller à la sécurité nationale israélienne. Des images partagées sur les réseaux sociaux montrent ces Marocains esquissant des pas de danse lors d’un concert à Al Qods et échangeant avec des responsables israéliens.
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Ces images ont suscité une avalanche de réactions sur les réseaux sociaux. De nombreux internautes considèrent cette visite comme « un outil de propagande flagrante pour Israël, visant à redorer son image en pleine poursuite de la guerre de génocide contre les Palestiniens à Gaza ». L’Observatoire marocain contre la normalisation avec Israël a également condamné ce déplacement à Tel Aviv, évoquant « son terrible timing en pleine période de conflit intense et de souffrance à Gaza ». Selon l’association, cette visite à Tel Aviv de la délégation vise à « promouvoir le discours sioniste sur les événements du 7 octobre et servir la propagande israélienne au Maroc ».
De leur côté, les organisateurs de la visite ont soutenu leur initiative, estimant avoir « le droit d’exprimer leurs croyances personnelles et leur soutien à un État reconnaissant la souveraineté du Maroc sur ses provinces du sud ». Des manifestations contre Israël continuent de s’enregistrer presque tous les jours dans plusieurs villes marocaines depuis le début de la guerre à Gaza le 7 octobre dernier. Une situation qui a poussé le ministère israélien des Affaires étrangères à fermer son bureau de liaison à Rabat et le Conseil national de sécurité israélien à émettre un avertissement de voyage pour le Maroc.