Les défaillances d’entreprises au Maroc devraient augmenter au Maroc cette année, avec des niveaux records par rapport à l’avant Covid, selon les projections d’Allianz Trade. « En 2025, le Maroc devrait connaître une hausse notable des défaillances d’entreprises, avec une augmentation prévue de +7%, proche du taux mondial de +6% », indique le leader mondial de l’assurance-crédit commercial et spécialiste dans les domaines de la caution, des recouvrements, du crédit commercial structuré et du risque politique.
Cette tendance fait suite à une croissance des défaillances de +10% l’année précédente, en ligne avec le taux mondial. Le nombre total de défaillances devrait s’établir à 16.800 en 2025, franchissant un nouveau record et marquant une augmentation significative de +109% par rapport à la période avant la crise Covid (2016-2019), précise Allianz Trade. À titre de comparaison, l’augmentation mondiale des défaillances est de +18% par rapport à cette même période de 2016-2019, soulignant la spécificité de la situation au Maroc.
Les prévisions sont aussi pessimistes pour 2026, car le nombre de défaillances sera tout aussi élevé, même si ce sera un niveau stable par rapport à 2025. Allianz Trade explique cette situation par les risques qui pèsent encore sur l’économie (sécheresse, pressions sociales, chômage des jeunes…).
« Le Maroc continue d’anticiper un niveau élevé de défaillances d’entreprises, bien que la tendance ait commencé à changer alors que les perspectives macroéconomiques restent positives. En 2025, les défaillances devraient croître de 7% et stagner en 2026. La croissance économique restera forte sur la période 2025-2026, alors que l’investissement continue d’être stimulé à la fois par le gouvernement et le secteur privé. Cependant, des risques persistent, principalement liés au stress climatique, qui diminue déjà la production agricole, et aux pressions sociales, alors que le chômage des jeunes reste élevé », souligne Lluis Dalmau, économiste pour l’Afrique et le Moyen-Orient chez Allianz Trade.
« Sur le plan réglementaire, une réduction des cas « administratifs », c’est-à-dire ceux des entreprises inactives utilisant des cadres juridiques pour se dissoudre officiellement, pourrait se produire à court terme. Les entreprises locales sont susceptibles de faire face à des défis persistants, notamment les problèmes de retard de paiement, empêchant une tendance à la baisse des défaillances avant 2026 », poursuit Dalmau.
Dans le monde, les défaillances d’entreprises devraient augmenter de +6% en 2025 et +3% en 2026, après une hausse de +10% en 2024. Allianz Trade pointe trois facteurs : le risque d’un relâchement tardif des taux
d’intérêt, la persistance d’un environnement incertain et la faiblesse de la croissance économique. Des taux d’intérêt relativement élevés et la menace d’une guerre commerciale d’ampleur pourraient encore accroître le nombre de défaillances d’entreprises dans le monde au cours des deux prochaines années.
E.M.G.