Staffan de Mistura a lu, hier soir devant les membres du Conseil de sécurité lors d’une séance tenue à huis clos, un rapport sur la situation au Sahara. Dans son intervention, l’émissaire onusien a souligné que «les trois prochains mois seront l’occasion de produire une désescalade régionale et, séparément, une feuille de route redynamisée vers la résolution du conflit du Sahara occidental», rapporte l’AFP.
Cet «optimisme» de De Mistura intervient quelques jours après sa rencontre, mercredi 9 avril à Washington, avec un membre de l’administration Trump. Suite à cette réunion, et selon certaines indiscrétions, le secrétaire général de l’ONU a prolongé d’une année supplémentaire, jusqu’à fin 2026, le mandat de De Mistura. Une confirmation qui sera officiellement annoncée dans les prochains jours.
Pour rappel, l’Italo-Suédois avait manifesté, en octobre dernier lors d’une réunion des Quinze, son souhait de présenter sa démission.
Effet Trump
Ce nouveau développement intervient dans le sillage de la réaffirmation de l’administration Trump de la marocanité du Sahara. Les Etats-Unis ont, d’ailleurs, appelé les parties à négocier, dans les plus brefs délais, le plan marocain d’autonomie pour le Sahara dans le cadre de la souveraineté du royaume.
«Nous continuerons à soutenir les négociations politiques pour résoudre les problèmes entre le Maroc et le Polisario dans le cadre du plan d’autonomie du Maroc», a notamment précisé Marco Rubio, dans un communiqué à l’issue de sa réunion du 8 avril avec Nasser Bourita. La feuille de route annoncée, hier soir, par De Mistura s’inscrit dans ce cadre-là.
Suite à la séance du 14 avril au Conseil de sécurité, le Polisario a estimé que «la question du Sahara occidental reste, et malgré la propagande marocaine, à l’ordre du jour des Nations unies».
Quelques heures plus tôt, le représentant permanent du royaume aux Nations unies, l’ambassadeur Omar Hilale n’a pas caché, dans une interview accordée à Medi1 TV, son souhait de célébrer le 50e anniversaire de la Marche verte, le 6 novembre 2025, dans de meilleures conditions.
«Comme a dit De Mistura, les prochains mois seront cruciaux pour la résolution du conflit. La partie marocaine s’active pour que le dossier soit retiré de la 4e Commission de l’ONU, sachant que c’est le royaume qui l’avait déposé avant même la création du Polisario et l’indépendance de l’Algérie, pour qu’il soit considéré comme un différend régional, impliquant principalement le Maroc et l’Algérie», a confié à Yabiladi une source marocaine proche du dossier.
Une ambition marocaine qui fait face aux tentatives algériennes de la freiner. En témoignent, les trois rencontres que l’ambassadeur algérien à Moscou a eues, entre le 2 et 10 avril, avec de hauts diplomates russes. Alger parie sur Moscou pour réduire ses pertes et ainsi sauver la face.
Pour sa part, la Russie n’a pas réagi, jusqu’à présent, à la réaffirmation par les Etats-Unis de la marocanité du Sahara, du 8 avril. Sa diplomatie avait critiqué la décision de Donald Trump du 10 décembre 2020, relative au même dossier.
