Le piratage ne faiblit pas. Les chiffres alarmants du début de saison, avec près d’un million de spectateurs illégaux pour la première journée, se sont confirmés. Ce fléau menace les objectifs de DAZN (1,5 million d’abonnés payants) et fragilise l’économie du football français.
La lutte contre Telegram est toujours en cours, mais les avancées sont minces. Le groupe de discussion pour signaler les diffusions illicites est peu efficace, la plateforme manquant de réactivité. Hervé Lemaire, de LeakID, le répète auprès du journal Le Parisien : « Le problème, c’est qu’au moment de la première alerte de Telegram, le pirate est au courant qu’il a été repéré. Il a le temps de créer un nouveau lien de streaming et nous, on repart de zéro. C’est sans fin ». Il appelle à une collaboration plus directe avec Telegram pour des résultats concrets.
À lire : Les Marocains, bientôt privés d’IPTV ?
Concernant les services IPTV, le combat est tout aussi difficile. Le processus de blocage est long, impliquant justice et Arcom. Le patron de MyMedia Agency souligne : « Les IPTV prennent plus de temps à bloquer, car il faut trouver le serveur d’origine qui est généralement localisé à l’étranger ». Mohammed Boumediane, de Ziwit, renchérit : « Tant qu’on ne coupe pas le problème à la source en fermant les serveurs au Maroc ou au Moyen-Orient, les vendeurs d’IPTV continueront d’exercer. » L’Arcom se félicite d’avoir bloqué 513 services IPTV, réduisant le piratage de 27 %. La LFP salue aussi les injonctions du tribunal de Paris, permettant de bloquer les IPTV illégales dès la première journée.
Cependant, les VPN sont devenus un obstacle de taille. Ils permettent de contourner les restrictions géographiques. De nombreux Français regardent ainsi la Ligue 1 sur YouTube via la chaîne brésilienne Cazé TV, en se faisant passer pour des résidents brésiliens. Hervé Lemaire rappelle que « Utiliser un VPN pour consommer du contenu qui n’est pas disponible dans votre pays est parfaitement illégal ! ». Hélas, les solutions techniques pour contrer cette pratique sont presque inexistantes, YouTube n’offrant pas les outils nécessaires. « Lutter contre cette méthode va être très difficile », admet Hervé Lemaire.
DAZN et la LFP sont confrontés à un piratage tenace et adaptable. La bataille pour protéger les droits de diffusion et la santé financière du football français est loin d’être terminée. Les acteurs du secteur doivent poursuivre leurs efforts dans ce combat qui s’annonce long et difficile. Il faut garder le cap.