Une étude publiée dans la revue Nature le 23 mai a analysé 35 ans de données de précipitations (de 1980 à 2015), pour dévoiler l’influence des modèles climatiques mondiaux, ou téléconnexions, sur les pluies au Maroc durant la saison humide.
En se concentrant sur des phénomènes climatiques majeurs comme l’Oscillation Nord-Atlantique (NAO), l’Oscillation Australe El Niño (ENSO), l’Oscillation de l’Atlantique Est (EA), l’Oscillation Méditerranéenne (MO) et l’Oscillation Méditerranéenne Occidentale (WeMO), l’étude met en lumière l’influence de chacun de ces facteurs sur les précipitations dans les régions au Maroc, selon les saisons.
Les conclusions principales indiquent que la NAO et la MO ont une influence prépondérante sur les précipitations hivernales, tandis que l’EA et la WeMO jouent un rôle plus déterminant au printemps. D’autres modèles, comme le modèle Scandinave (SCAND) et le modèle Atlantique Est/Russie Occidentale (EATL/WRUS), modulent également les précipitations à l’échelle régionale.
Il est particulièrement notable que l’influence de l’ENSO s’est accrue depuis 2000, traduisant une intensification des interactions climatiques entre le Pacifique et l’Atlantique, suggérant une évolution des dynamiques climatiques globales.
«Ces résultats éclairent sur les dynamiques de téléconnexion saisonnières et régionales qui régissent les précipitations au Maroc et mettent en évidence une influence émergente de la variabilité climatique du Pacifique au XXIe siècle», concluent les auteurs. Cette compréhension peut «améliorer les prévisions saisonnières pour soutenir les efforts d’adaptation climatique en Afrique du Nord».