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Comment le Maroc a fait pression sur Dubaï pour arrêter Ridouan Taghi



Dès 2017, les enquêteurs néerlandais sont formels : Taghi, soupçonné d’être impliqué dans une vague de meurtres, se terre à Dubaï. Ils fournissent aux autorités émiraties une quantité impressionnante d’informations : adresses, faux passeports, lieux de fréquentation, noms de ses proches, l’école de son fils…, rapporte RTL Nieuws. Ils signalent même la présence de Taghi au mariage extravagant de Raffaele Imperiale, un trafiquant de drogue italien qui entretient des relations d’affaires avec la famille royale de Dubaï. « C’était un secret de polichinelle », confirme une source locale. « Tout le monde savait que Taghi était là, mais personne ne levait le petit doigt. » Pourtant, l’extradition du criminel se fait attendre. « On se heurtait à un mur », confie un enquêteur. « Chaque demande restait lettre morte. On se doutait bien qu’il bénéficiait de protections. »

Pendant ce temps, la machine à tuer de Taghi continue de tourner. L’accord conclu avec le témoin clé Nabil B. a des conséquences dramatiques : son frère Reduan, abattu dans son bureau d’Amsterdam, paie le prix fort de cette collaboration avec la justice. Un mois plus tard, c’est au tour de l’avocat Derk Wiersum d’être assassiné. Ces crimes ont-ils poussé Dubaï à agir ? « Sans aucun doute », affirme une source policière.

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Mais un autre facteur a joué un rôle crucial : la pression du Maroc et l’affaire dite du « Café la Crème ». L’assassinat du fils d’un juge marocain par le gang de Taghi change la donne. « Le Maroc a alors intensifié la pression sur Dubaï », affirme une source policière. « Ils ont fait comprendre que l’impunité de Taghi n’était plus tolérable. »

Finalement, le 16 décembre 2019, Taghi est arrêté dans sa villa de Dubaï et remis aux autorités néerlandaises. Que Taghi ait bénéficié de protection à Dubaï pendant longtemps ne fait aucun doute pour deux enquêteurs de haut rang. « Tout cela a duré beaucoup trop longtemps », déclare l’un d’eux. « Dubaï protège les criminels parce qu’ils rapportent de l’argent. Ce n’est que lorsque la pression devient insoutenable qu’ils les extradent. »

Si l’arrestation de Taghi est une victoire, elle soulève des questions troublantes. « A-t-on assisté à un règlement de comptes entre États ?  », s’interroge un observateur. « Ou Dubaï a-t-elle simplement cédé à la pression internationale ? » L’affaire Taghi laisse un goût amer et met en lumière les complexes relations entre crime organisé, diplomatie et paradis fiscaux. « Qui sait quels drames auraient pu être évités si Taghi avait été extradé dès 2017 ?  », se lamente un enquêteur, hanté par le souvenir des victimes. « Cela reste une pensée qui me hante. »



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