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Clap de fin pour les cinémas Megarama au Maroc ?


«J’ai investi des millions d’euros ici, alors si c’est pour travailler dans un climat de défiance, je préfère vendre.» Cette déclaration choc de Jean-Pierre Lemoine, président et fondateur de Megarama, est parue dans le journal Le Monde, en plein Festival International du Film de Marrakech. De quoi secouer le petit milieu du cinéma marocain et en particulier le ministre de la Culture, Mehdi Bensaïd, à qui ce coup de colère est destiné.

Présente depuis une vingtaine d’années au Maroc, Megarama a largement contribué au renouveau du secteur cinématographique national. D’abord installés à Casablanca, les multiplexes Megarama ont bourgeonné à Fès, Tanger, Marrakech, Rabat, avec un projet à Agadir.

Avec un total de 48 salles à travers le pays, Megarama est le principal exploitant, détenant 82 % des parts de marché (7 millions d’euros en 2023 de recettes guichets). En plus de ce rôle, l’entreprise est également un distributeur de films important, principalement en France mais aussi au Maroc. Bien qu’elle ne détienne pas un monopole avec 35 % des parts de distribution, aucun concurrent ne semble en mesure de la défier.

Et c’est sur ce point précis, la distribution, que le nouveau projet de loi, adopté lundi 2 décembre au Parlement, a poussé Jean-Pierre Lemoine à sortir de ses gonds. En effet, le ministre de la Culture a entrepris une refonte profonde du secteur cinématographique marocain avec l’adoption d’un projet de loi interdisant aux diffuseurs d’exploiter les salles de projection.

Protéger les productions marocaines

Désormais, les distributeurs, responsables de la diffusion des films, ne pourront plus gérer les salles de cinéma. L’estocade dans le business model de Megarama, acteur majeur du secteur. Les 250 emplois de l’entreprise seraient menacés. Les films français qu’elle distribue, représentant 40 % des entrées annuelles, pourraient également être en danger.

Officiellement, cette interdiction vise à soutenir le cinéma marocain, jugé défavorisé. Selon Abdelaziz El Bouzdaini, directeur par intérim du Centre cinématographique marocain (CCM), «certains grands exploitants de multiplexes, également distributeurs de films, imposent aux producteurs nationaux des conditions tarifaires restrictives». Une situation qui, selon lui, complique la diffusion des films marocains et pénalise les productions locales.

Au cœur du Festival International du Film de Marrakech, cette affaire suscite de nombreux débats. De nombreux experts estiment que cette réorganisation pourrait fragiliser l’industrie. Le projet de loi devrait entrer en vigueur dans neuf mois, avec une vingtaine de textes encore en cours de validation.





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