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Ces MRE qui quittent l’Europe pour le Maroc



Amine Rech-Chouk, 23 ans, s’envolera pour le Maroc en avril prochain. « Enfant, je me sentais déjà différent de mes camarades de classe. Je remarquais aussi que j’étais traité différemment, et cela n’a jamais changé », témoigne-t-il auprès d’AD.nl. Au Maroc, il espère trouver une société plus accueillante où il pourra « simplement être [lui]-même ».

La polarisation politique et la montée de la droite ont conforté sa décision. « C’est une injustice que l’on ressent quotidiennement », déplore Amine, qui a été victime d’insultes racistes. Il a déjà trouvé un logement à Casablanca et se dit confiant pour la suite.

Najib, entrepreneur dans le secteur éducatif, partagera bientôt le même destin. « Si tu m’avais dit il y a dix ans que je quitterais les Pays-Bas, je t’aurais pris pour un fou », admet-il. Il dénonce la banalisation du sentiment anti-musulman et « la série de lois et de règlements qui visent à restreindre les libertés des musulmans ». Les événements d’Amsterdam, où les musulmans ont été stigmatisés, ont été un tournant. « On se sent donc de moins en moins chez soi. »

À lire : Code de la famille : La société marocaine change

L’émigration des Pays-Bas concerne de plus en plus de personnes issues de l’immigration. Selon le Bureau central des statistiques (CBS), 154 000 personnes ont émigré au cours des neuf premiers mois de l’année.

À Tanger, Mohamed Naji, agent immobilier, accompagne les nouveaux arrivants. « Nos parents et grands-parents ont émigré aux Pays-Bas dans les années 1960, et nous faisons maintenant exactement la même chose, mais dans l’autre sens », observe-t-il. Durcissement de la société, discrimination, sentiment d’insécurité… Les raisons du départ sont nombreuses.

Mohamed Naji met en garde contre les difficultés d’adaptation. « Cela dépend beaucoup de l’endroit où l’on s’installe », prévient-il. Bilal, 40 ans, a tenté l’aventure à Fès pendant un an avant de revenir aux Pays-Bas avec ses enfants. « Les problèmes politiques aux Pays-Bas jouaient aussi un rôle. On est de toute façon traité différemment ici. Alors, il y a deux choix : accepter cela et s’en accommoder ou partir. Je voulais épargner cette douleur à mes enfants. » Malgré les difficultés, il n’exclut pas de retenter l’expérience un jour. « Peut-être que nous tenterons à nouveau plus tard. »



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