À la faveur d’une rencontre avec 21 préfets de départements, tenue mardi à la Place Beauvau, Bruno Retailleau a présenté son plan pour réduire l’immigration. Cette séance fait suite à celle ayant réuni tous les préfets et au cours de laquelle le ministre de l’Intérieur a décliné ses cinq axes prioritaires à savoir : l’immigration, la sécurité, l’islam politique, l’État territorial et la sécurité civile. Pour atteindre son objectif de réduire l’immigration, dans un contexte de hausse continue des demandes de titres de séjour, liée notamment à l’immigration étudiante, professionnelle et humanitaire, Retailleau a annoncé deux circulaires : l’une visant à encadrer l’action des préfectures et l’autre visant à limiter les régularisations.
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En ce qui concerne la première circulaire, le ministre « demande aux préfets de lui rendre des comptes et de lui fournir des tableaux de bord sur l’augmentation des expulsions et la baisse des régularisations », a confié au journal Le Monde un préfet ayant pris part à la séance de mardi. Quant à la seconde circulaire, elle vise à réformer la « circulaire Valls » de 2012, dont l’application a favorisé la délivrance de titres de séjour à près de 30 000 personnes par an, en raison de leur vie privée, familiale ou de leur activité professionnelle. Le nouveau texte sera « plus court et plus clair », a promis Retailleau qui est resté muet sur la loi visant à faciliter la régularisation des travailleurs dans les métiers en tension.
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Le ministre de l’Intérieur a en outre mis l’accent sur la « maîtrise du français » et « l’assimilation des valeurs » françaises par les candidats à la régularisation. Il entend également déployer une « diplomatie migratoire » pour réduire l’immigration, à l’exemple de l’Italie qui a établi une coopération avec la Tunisie par où transitent de nombreux migrants. Dans la même veine, Retailleau prévoit une coalition avec l’Italie et l’Allemagne pour réviser la directive “retour” de l’Union européenne. Le ministre a aussi annoncé son intention de prolonger la durée de rétention en France. À cet effet, il a demandé aux préfets de faire appel des décisions de remise en liberté d’un étranger susceptible de représenter une menace pour l’ordre public.