Trois jours après les violents affrontements survenus dans le « camp de Laayoune » à Tindouf entre gangs de trafiquants de drogue, le chef du Polisario, Brahim Ghali, a convoqué une «réunion d’urgence». Celle-ci a rassemblé plusieurs dirigeants du Front et certains responsables de la milice.
Selon un communiqué du mouvement séparatiste, Ghali a appelé à «rester unis et résilients face aux conspirations et complots orchestrés par l’ennemi et ses alliés pour éradiquer le peuple sahraoui». Il a également insisté sur la nécessité «d’éliminer toutes les formes de violations de la sécurité et des lois, ainsi que les divers phénomènes négatifs qui ont récemment affecté la société sahraouie».
Il y a quelques jours, les habitants du « camp de Laayoune » ont été plongés dans l’effroi suite à un échange de tirs entre trafiquants de drogue, sans réaction des milices du Polisario ni de l’armée algérienne. Cette situation a déclenché une vague de colère conduisant à des manifestations pour réclamer plus de sécurité.
De son côté, le «ministre de la Culture» du Front, Moussa Selma, a publié un article sur les événements récents, tentant de justifier l’absence des milices du Polisario et laissant les trafiquants semer le chaos. Il a pointé du doigt le Maroc, affirmant que «l’ennemi essaie aujourd’hui, plus que jamais, de planter ses poignards empoisonnés parmi nous et s’efforce de faire exploser notre situation de l’intérieur».
Il a décrit la situation actuelle du Front Polisario comme un «moment critique», appelant à lutter contre ce qu’il a qualifié de «gangs de traîtres, et de trafiquants d’armes et de drogues que l’occupation essaie d’utiliser pour saper notre honneur et notre unité de l’intérieur» (sic).
Ce n’est pas la première fois qu’un tel incident se produit ; la violence et les crimes se sont multipliés. Le « camp de Laayoune » a déjà été le théâtre de confrontations armées similaires en août de l’année dernière, dans un contexte de corruption persistante et de criminalité, avec l’implication de hauts dirigeants du Polisario dans le trafic de drogue.
Face à cette dégradation sécuritaire, l’activiste séparatiste Said Zeroual, basé en Suède, a appelé l’Algérie à renoncer à la revendication de «l’autodétermination», affirmant que «s’accrocher à l’autodétermination équivaut à enterrer les réfugiés à Tindouf, sans aucune perspective».
«Pour être réaliste et ne pas rester dans des slogans, l’autodétermination au Sahara occidental est impossible, car la France n’a accepté de tenir un référendum en Algérie qu’après s’être assurée de sa défaite militaire, ce qui est la condition manquante dans la question sahraouie.»
Saïd Zeroual
Il a affirmé que l’Algérie devrait chercher une solution qui garantisse «l’intérêt et la dignité du peuple sahraoui avant qu’il ne soit trop tard». Il a exhorté le Président Tebboune et le Chef de l’Armée Chengriha à ne pas «écouter la direction du Front Polisario car ils ne pensent pas à l’intérêt du peuple sahraoui mais plutôt à leurs propres intérêts».