Après six jours sans nouvelles, l’information s’est vite propagée ce jeudi en France. L’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, 75 ans, est porté disparu par ses proches depuis son atterrissage à l’aéroport d’Alger, samedi 16 novembre. Selon le magazine français Le Point, l’écrivain critique du régime algérien aurait été arrêté par les autorités policières à son retour de Paris.
Selon Le Figaro, «le président de la République est très inquiet et suit avec attention la situation», indique-t-on dans l’entourage d’Emmanuel Macron, en rappelant que le chef de l’État a naturalisé en personne l’écrivain algérien en 2024.
Boualem Sansal serait aux mains des services de sécurité algériens et mis au secret depuis six jours, pour «intelligence avec l’ennemi», d’après les sources du Figaro. Selon les sources du Point, ses dernières déclarations au média d’extrême droite Livre Noir, le 2 octobre, dans l’émission Frontières, ont déclenché la colère d’Alger et auraient motivé son arrestation ce samedi 16 novembre pour «atteinte à l’intégrité du territoire».
Dans cet entretien, il déclare que «quand la France a colonisé l’Algérie, toute la partie ouest de l’Algérie faisait partie du Maroc, Tlemcen, Oran et même jusqu’à Mascara. Toute cette région faisait partie du royaume». Des propos qui rejoignent la thèse du «Grand Maroc» défendue par le parti de l’Istiqlal et qui a toujours hérissé le poil des généraux algériens. Ces derniers n’ayant jamais voulu respecter la promesse de restitution de ces territoires appelés «Sahara oriental» par le Maroc.
À ce propos, Boualem Sansal a ajouté : «Les Marocains disent : “Ils nous avaient promis qu’à l’indépendance, ils nous restitueraient ce que la France nous avait volé, et là ils nous ont menti”». Et quelle a été la réponse, selon l’écrivain franco-algérien ? «Le régime algérien, un régime militaire, qu’est-ce qu’il a fait ? Il a inventé le Polisario pour déstabiliser le Maroc.»