John Bolton propose à l’Algérie et au Polisario une stratégie pour persuader le président Donald Trump de revenir sur sa reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, officialisée le 10 décembre 2020. Pour obtenir le soutien de Trump à l’organisation d’un référendum sur le Sahara, ce dernier aurait besoin d’une «motivation», explique Bolton dans une interview récente accordée à un média espagnol.
Faisant allusion à l’ambitieux projet de Trump, abandonné en février dernier, de transformer Gaza en «Côte d’Azur» du Moyen-Orient, Bolton suggère au Polisario et à l’Algérie que «le Sahara occidental dispose d’une vaste côte atlantique. J’imagine des complexes hôteliers et des casinos».
Il poursuit en expliquant que «si Trump est convaincu que sa Trump Corporation pourrait obtenir une concession dans la région pour y développer ses complexes hôteliers, cela pourrait capter son attention et le pousser à soutenir un référendum».
Pour mémoire, en 2002, Bachir Mustapha Sayed avait proposé aux États-Unis d’établir une base militaire au Sahara en échange d’une reconnaissance de la «république arabe sahraouie démocratique (RASD)», une fois le conflit résolu en faveur du Polisario. Cette proposition lui avait valu une longue période de disgrâce.
En Algérie, l’idée d’offrir des incitations à Trump pour qu’il change sa position sur le Sahara semble gagner du terrain. Le gouvernement du Premier ministre Nadir Laabaoui a récemment présenté au Parlement un projet de loi autorisant une participation étrangère à hauteur de 80 % dans le capital des gisements d’hydrocarbures et miniers non explorés par l’État, limitant ainsi la part des entreprises publiques à 20 %. Parallèlement, le président Abdelmadjid Tebboune a reçu, les 23 et 24 juin, des délégations des géants pétroliers américains Chevron et ExxonMobil.