Face à un gouvernement divisé et sous la pression de l’opinion publique, François Bayrou a réuni, mercredi, un comité interministériel sur l’immigration. Sur fond de tensions avec Alger, le premier ministre a annoncé vouloir revoir «la totalité des accords» entre la France et l’Algérie, dénonçant des blocages dans les procédures de réadmission.
Le drame de Mulhouse, où un Algérien en situation irrégulière est accusé d’une attaque meurtrière, a cristallisé les crispations. Bayrou a dénoncé une situation «inacceptable» : «Quatorze fois ce ressortissant a été présenté à la réadmission, quatorze fois cela a été refusé.» La France laisse un ultimatum d’«un mois, six semaines» à Alger pour réexaminer ces accords.
Un message de fermeté qui intervient alors que les relations entre les deux pays continuent de se dégrader. Mercredi, le Conseil de la nation algérien a suspendu ses relations avec le Sénat français, en protestation contre la visite de Gérard Larcher au Sahara occidental, où la France a réaffirmé son soutien au Maroc.
Si Bayrou insiste sur la nécessité de «reprendre le contrôle des flux migratoires», il assure ne pas vouloir «entrer dans l’escalade» avec l’Algérie.
Enfin, interrogé sur Boualem Sansal, écrivain franco-algérien emprisonné en Algérie et en grève de la faim, Bayrou s’est dit «très inquiet» pour sa santé et a dénoncé les «pressions» exercées sur lui. Une prise de position qui ne devrait pas apaiser les tensions entre Paris et Alger.