Le 25 novembre à Gardanne, Aziza H., 43 ans, a été violemment agressée par deux femmes en raison de son voile. Insultes racistes et violences physiques ont marqué cet épisode qu’elle raconte à France 3 Provence-Alpes.
Alors qu’elle se rendait chez son kinésithérapeute, Aziza a d’abord été suivie par deux femmes d’une quarantaine d’années. Très vite, les insultes fusent : «Regardez la voilée comme elle se pavane», «On doit la crever comme les Palestiniens», aurait-elle entendu. Face à ces propos, Aziza tente de réagir : «Je me suis retournée pour leur dire qu’elles n’avaient pas le droit de me parler ainsi», explique-t-elle. Les deux femmes se mettent alors à la poursuivre.
Effrayée, Aziza emprunte un chemin à l’abri des regards, mais ses agresseuses la rattrapent. «Elles m’ont maintenue au sol pour me frapper. Mon voile et mes cheveux ont été arrachés. Elles m’insultaient de sale race», raconte-t-elle. Allongée à terre, elle dit avoir entendu des menaces de mort : «Elles disaient ‘on doit la terminer’». Elle rapporte également avoir été étranglée.
La violence s’interrompt lorsque les deux femmes perçoivent un bruit. Blessée et sous le choc, Aziza parvient à rentrer chez elle avant d’être conduite aux urgences par une amie. Le diagnostic médical révèle un hématome au poignet, des fêlures aux côtes, des abrasions au cou et aux jambes, ainsi que des traces de coups au visage. Une incapacité temporaire de travail (ITT) de cinq jours lui est prescrite.
Malgré le traumatisme, Aziza refuse de céder : «Abandonner, ça serait leur donner raison». Elle confie cependant ses difficultés psychologiques : «J’ai envie de rester chez moi, mais j’ai quatre enfants. Je suis en colère, je me suis dit que j’aurais dû me défendre.»
Une plainte a été déposée, et la famille de la victime recherche des témoins de la scène. Cet incident s’inscrit dans un contexte préoccupant : selon le ministère de l’Intérieur, les crimes et délits à caractère raciste ont augmenté de 32 % en 2023 en France.