L’ambassadeur Omar Hilal, le représentant permanent du Royaume du Maroc aux Nations Unies, a appelé à une décision internationale commune et efficace pour protéger les civils contre les crimes terribles, soulignant que la responsabilité de la protection n’est pas seulement un principe théorique, mais plutôt un engagement moral et politique qui doit être traduit en actions concrétissantes et urgentes.
Dans un discours prononcé au nom du groupe Friends of Protection Friends, qui comprend 54 États membres en plus de l’Union européenne, lors du débat annuel de l’Assemblée générale des Nations Unies, Hilal a souligné que la responsabilité de la protection est un engagement international visant à empêcher le génocide, les crimes de guerre, le nettoyage ethnique et les crimes contre l’humanité.
Le diplomate marocain a expliqué que la compréhension de la communauté internationale des raisons structurelles et de la dynamique complexe qui soutiennent ces atrocités se sont considérablement développées, mais cette compréhension doit être accompagnée d’un réel renforcement des structures et des institutions capables de prévention et de confrontation, indiquant que la volonté politique reste la corde de la réussite de tout effort international dans ce contexte.
Hilal a également souligné l’initiative « United Nations 80 », qui a été lancée récemment pour renforcer l’efficacité du système des Nations Unies, soulignant que la préservation des fonctions de base de l’organisation dans les domaines de la paix, de la sécurité, des droits de l’homme et du développement est nécessaire pour faire face aux défis de l’époque et prévenir les conflits et aborder ses causes radicales.
Dans le même contexte, le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a mis en garde contre l’escalade des risques associés aux développements technologiques dans le domaine militaire et à la propagation des armes avancées, appelant à la modernisation constante des mécanismes de protection conformément à la nature de ces menaces changeantes.
Guterres a considéré que la responsabilité de la protection « n’est pas seulement un devoir juridique, mais une nécessité éthique qui est enracinée dans notre humanité commune et dans le texte et l’esprit de la charte des Nations Unies », avertissant que toutes les sociétés, quelle que soit leur stabilité, restent à risque de tomber dans le cycle de terribles crimes.
Pour sa part, le président de l’Assemblée générale des Nations Unies, Philimon Yang, a exprimé sa profonde préoccupation quant à l’incapacité continue de la communauté internationale pour empêcher l’occurrence d’atrocités collectives, en particulier en s’arrêtant dans ce qui se passe à Gaza, en Ukraine, au Soudan et au Myanmar, où les violations se poursuivent en l’absence d’une intervention décisive par le Conseil de sécurité.
Ces appels surviennent à un moment où le monde assiste à une escalade sans précédent dans les conflits armés et à une baisse de l’engagement international envers les principes du droit humanitaire, ce qui met au premier plan le besoin urgent de reconstruire la confiance dans la capacité des Nations Unies à protéger les innocents et à maintenir la dignité humaine partout.