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Au XIVe siècle, un sultan marocain écrivait à la main le Coran pour l’offrir à Al-Aqsa

Au XIVe siècle, un sultan marocain écrivait à la main le Coran pour l’offrir à Al-Aqsa

Nom de domaine

Il y a près de sept siècles, le sultan mérinide Abu Al-Hasan Ali bin Othman fit don à la mosquée Al-Aqsa d’un manuscrit du Coran qu’il avait lui-même copié à la main. Connu sous le nom de Raba’a marocaine, ce précieux manuscrit est aujourd’hui conservé au Musée islamique d’Al-Aqsa.

En signe d’amitié et de respect profond pour la sainteté d’Al-Aqsa, le Raba’a du sultan Abu Al-Hasan fut l’un des cinq Corans qu’il transcrivit, orna et dédia avec soin aux lieux les plus sacrés de l’islam. Le premier fut offert à la ville de Chellah. Le deuxième, également rédigé par le sultan, fut offert à la mosquée du Prophète à Médine. Le troisième fut donné à la mosquée Al-Haram à La Mecque, et le quatrième fut offert à la mosquée Al-Aqsa en 1344, selon des sources historiques.

Raba’a marocaine. / Ph. AljazeeraRaba’a marocaine. / Ph. Aljazeera

Le sultan avait également entrepris un cinquième Raba’a pour la mosquée Ibrahimi à Al-Khalil (Hébron), que ses fils, le sultan Abu Al-Anan Faris et plus tard le sultan Abu Faris Abdul Aziz I, auraient complété en partie.

Un manuscrit qui a résisté au temps

Parmi ces cinq Corans, seul le Raba’a d’Al-Aqsa a survécu aux épreuves du temps et des vols. Précieusement conservé, il repose dans une boîte en bois finement ouvragée et est catalogué sous le numéro 0152, selon une étude menée par des chercheurs palestiniens qui se sont penchés sur l’ornementation du manuscrit.

Composé à l’origine de trente volumes, le Raba’a marocain fut écrit en calligraphie maghrébine traditionnelle, un style dérivé de l’écriture coufique ancienne connu sous le nom d’Al-Qayrawani. Aujourd’hui, seuls 24 volumes subsistent. Cinq volumes, précisément les numéros 5, 10, 16, 18 et 26, furent perdus il y a environ deux siècles et remplacés par des copies manuscrites en 1806 par Haj Mubarak bin Abdul Rahman Al-Mashwanshi Al-Maliki. Son nom figure dans les notes de dotation au bas de chaque page remplacée. Le dernier volume, le numéro 30, qui contenait les plus courtes sourates, fut dérobé du musée entre 1931 et 1932.

Ph. AljazeeraPh. Aljazeera

L’ensemble du manuscrit fut consacré en tant que waqf (don religieux) à Al-Aqsa, avec un acte officiel conservé dans les archives du tribunal de la charia de Jérusalem. Chaque volume du Raba’a se termine par un texte de dotation de sept lignes écrit en écriture coufique dorée, encadré dans un cadre décoratif en or.

Ce document stipule que quinze érudits marocains, tous malikites et mémorisateurs du Coran, furent désignés pour réciter quotidiennement le Raba’a au lever du soleil à l’intérieur du Dôme du Rocher. À la fin de chaque session, ils priaient pour le bienfaiteur, sa famille, ses successeurs et tous les musulmans.

Artisanat et ornementation

Au-delà de son importance spirituelle et historique, le Raba’a est aussi un chef-d’œuvre de l’artisanat marocain. Chaque verset fut inscrit à l’encre fabriquée à partir de matériaux aromatiques tels que le safran et le musc, mélangée à de l’encre à base de carbone.

Chaque volume s’ouvre sur un Sir Lawha, une page de titre richement ornée, généralement de forme carrée et mesurant 11,5 cm sur 11,5 cm. Les chercheurs ont identifié quatre designs géométriques distincts utilisés dans ces frontispices, tous basés sur la forme carrée.

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Ce motif récurrent n’est pas une coïncidence. Selon les érudits, le carré possède une signification symbolique profonde. Il reflète l’architecture des sites les plus sacrés de l’islam, tels que la Kaaba et le Dôme du Rocher, des structures bâties sur des fondations carrées ou octogonales, soulignant le lien entre la géométrie sacrée et le divin.

La répétition de ces formes à travers le manuscrit reflète non seulement la signification religieuse du Raba’a et de ses contextes prévus, mais aussi l’influence du monde naturel et des traditions artistiques des artisans marocains.





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