Des voix se sont élevées contre la tenue de ces activités culturelles près des mosquées, après l’organisation du festival « Tamlalt Lberj » dans la région de Tiznit, sur une place adjacente à une mosquée. Même si ces festivités se sont déroulées « dans le respect des lieux de culte et des horaires de prière », elles n’ont pas manqué de susciter une polémique sur la toile.
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Pour tenter d’expliquer le phénomène, certains universitaires évoquent « la théorie de la mosquée et du lieu de danse », mettant en avant « l’interconnexion entre la mosquée et le lieu de danse dans le cadre d’un système culturel ». Lahoucine Bouyaakoubi, professeur à l’université Ibn Zohr d’Agadir, a expliqué à Hespress que « Saiss représente depuis l’aube des temps un lieu pour organiser les festivités amazighes, des réunions et résoudre des conflits entre les membres de la tribu, etc. »
L’expert a ajouté que « cet endroit n’est pas seulement dédié à des festivités et au spectacle, mais reflète également le lien de l’homme amazigh avec la terre, l’identité et la langue, sans négliger également les aspects religieux et spirituels », expliquant que, « de ce point de vue, les habitants des villages du sud marocain, en particulier de Souss, n’ont pas trouvé de meilleur endroit pour Assays que les places adjacentes aux mosquées ».
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L’universitaire dénonce par ailleurs une « déformation des faits ». « La célébration à côté des mosquées n’est pas un phénomène récent, mais remonte à bien plus loin, à l’origine même de l’homme, et est profondément enracinée dans la conscience amazighe », a-t-il rappelé, soulignant que « ce qui est nouveau est peut-être l’introduction de modes modernes de célébration, tels que les feux d’artifice et autres… mais cela n’éliminera jamais la place d’Assays comme source des modes de spectacle dans la société amazighe ».
« Si le lien entre Asays et Timzkida est quelque chose de normal et familier à tous dans le cadre d’un système culturel, le changement de mentalités chez certaines personnes les a amenés à voir l’organisation d’une fête à proximité d’une mosquée comme quelque chose d’étrange, alors que cela est naturel depuis des siècles dans toutes les campagnes marocaines », a renchéri pour sa part un professeur d’anthropologie dans la même université.