«Au Maroc, nous sommes laïcs». Une étonnante annonce faite hier à la Chambre des représentants par le ministre des Affaires islamiques. Le contexte de cette déclaration remonte à la visite du président Emmanuel Macron, effectuée fin octobre au Maroc, a révélé Ahmed Taoufiq en réponse à une question orale du groupe des députés du PAM sur l’encadrement religieux des Marocains résidant à l’étranger (MRE). Au cours d’une réunion avec le ministre français de l’Intérieur, chargé des cultes, Bruno Retailleau, le ministre marocain a lancé cette étonnante phrase pour un Etat musulman dont le roi est aussi commandeur des croyants.
Mais Taoufiq a nuancé en expliquant à son interlocuteur quelque peu surpris que «la laïcité marocaine diffère de celle en France. Certes, nous n’avons pas les articles de la loi de 1905 comme vous, mais chacun de nous est libre de faire ce qu’il veut, car “nulle contrainte en religion”» ; référence au verset 256 de la Sourate 2 du Coran.
Pourtant le Code pénal au Maroc contient des lois héritées d’interdits religieux : se convertir à une autre religion (article 220) ou encore la rupture publique du jeûne par les musulmans pendant le Ramadan (article 222). Par ailleurs, la liberté de conscience n’est pas garantie constitutionnellement.