Après le vote du Conseil de sécurité sur la nouvelle résolution concernant le Sahara, le représentant permanent de l’Algérie auprès de l’ONU, Amar Bendjama a pris la parole pour dresser un réquisitoire contre les États-Unis. «Le porte-plume (les Etats-Unis) a délibérément ignoré nos observations, et cela nous a étonnés», a-t-il déploré dans une longue intervention.
Ce rejet est «en contradiction flagrante avec les dispositions [régissant] les méthodes de travail au sein de ce Conseil de sécurité. Des dispositions qui exigent du porte-plume l’écoute, l’équité, et la transparence dans l’appréhension des positions exprimées par les membres du Conseil», a expliqué l’ambassadeur algérien. «En revanche, nous avons assisté à des promesses non tenues et à des tergiversations de la part du porte-plume.»
L’ambassadeur algérien a reconnu que son pays a tenté, après le rejet de ses amendements, de proposer aux États-Unis «une simple mise à jour technique de la résolution de l’année dernière, en échange de l’annulation d’une réunion», convoquée par l’Algérie des Quinze, le lundi 28 octobre. Alger avait demandé un retrait de toute mention dans le texte des «tables rondes», tenues en décembre 2018 et mars 2019 à Genève avec la participation du Maroc, du Polisario, de l’Algérie, et de la Mauritanie.
Amar Bendjama a révélé que les États-Unis ont fait la sourde oreille et ont inscrit le projet de résolution en texte final à l’ordre du jour de la séance du 31 octobre. Le diplomate a estimé que le «porte-plume n’a pas accompli sa mission».
Anticipant le réquisitoire de l’Algérie, le représentant des États-Unis a souligné, quelques minutes plus tôt, que son pays «a cherché un terrain d’entente dans l’esprit de permettre une solution politique attendue depuis longtemps. Nous apprécions les longues heures d’engagement constructif et de bonne foi avec les membres du Conseil tout au long de ce processus sur cette importante résolution».
«Nous regrettons que, malgré nos efforts sincères, le Conseil n’ait pas pu être unanime pour renouveler ce mandat aujourd’hui, car l’unité renforce grandement les efforts de l’ONU pour parvenir à la paix», a-t-il expliqué. Et de conclure en réaffirmant que «les États-Unis continuent de considérer la proposition d’autonomie du Maroc comme sérieuse, crédible, et réaliste, et comme une approche potentielle pour satisfaire les aspirations du peuple du Sahara occidental».