Le Policy Center for the New South (PCNS) a dévoilé, jeudi à Rabat, la 11e édition de son rapport annuel “Atlantic Currents”. Ce document analyse les enjeux stratégiques, économiques, sociaux et environnementaux du bassin atlantique, dans un contexte de tensions géopolitiques et de transformations mondiales.
Coordonné par Mohammed Loulichki, ancien ambassadeur du Maroc auprès des Nations Unies et Senior Fellow du PCNS, ce rapport est le fruit des contributions de 25 experts issus de différentes régions atlantiques, allant des Amériques à l’Afrique en passant par l’Europe. Il explore notamment les défis majeurs liés à la sécurité, à la coopération économique, aux changements climatiques et aux dynamiques migratoires.
L’édition 2024 innove avec l’introduction de l’Atlantic Currents Map, une cartographie détaillée des 23 pays africains riverains de l’Atlantique. Cette initiative met en lumière les atouts stratégiques, les corridors logistiques, les ressources naturelles et les zones économiques spéciales qui favorisent la compétitivité et l’intégration régionale dans cet espace en pleine mutation.
Parmi les principaux thèmes, le rapport plaide pour une coopération Sud-Sud renforcée entre l’Afrique et l’Amérique latine. Il met en avant le potentiel des avancées agricoles brésiliennes et argentines pour améliorer la productivité africaine et lutter contre l’insécurité alimentaire. Le document souligne également l’importance d’une migration maîtrisée comme levier pour le développement économique et la rétention des talents à travers des partenariats éducatifs transatlantiques.
Face aux défis sécuritaires et géostratégiques, plusieurs auteurs considèrent l’Initiative Royale comme une réponse pertinente pour stimuler l’intégration économique entre l’Afrique atlantique et le Sahel. Cette vision s’inscrit dans le cadre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) et soutient les objectifs fixés par l’Agenda africain 2063 pour un développement inclusif et durable.
Le rapport met enfin en garde contre la montée du protectionnisme et du nationalisme économique qui fragilisent la coopération Nord-Sud. Il appelle à une gouvernance collective basée sur la solidarité et la résilience afin de relever les défis communs tels que les conflits, le terrorisme, la piraterie maritime et les trafics illicites. Pour les auteurs, l’espace atlantique doit devenir un modèle de collaboration proactive, moteur de stabilité et de prospérité partagée.
M.Ba.
