A la suite de la polémique suscitée par la décision d’unifier le sermon du vendredi, le Conseil supérieur des oulémas a annoncé qu’il proposerait aux prêcheurs «le sujet du sermon du vendredi tous les mercredis d’avant, à 14 heures, pour ceux qui voudront l’adopter». Cette information sera diffusée sur le site du ministère des Habous et des affaires islamiques (www.habous.gov.ma), ainsi que sur les réseaux et les pages des conseils régionaux et locaux.
Dans une déclaration à Yabiladi, une source présente à la 31e session ordinaire du Conseil supérieur des oulémas, tenue vendredi dernier à Rabat, a indiqué que la question avait été discutée et qu’il n’existait pas de terme «obligatoire», contrairement à ce que prétendent les rumeurs derrière la controverse.
La même source a déclaré : «Il y aura un sermon unifié, mais il n’y aura aucune obligation pour l’imam de l’adopter. Il aura le choix d’agir en conséquence ou de choisir un autre sujet pour son prêche».
«Les discours lors des occasions et des journées nationales, par exemple, sont bien sûr décidés et s’adressent à tous les citoyens, donc ils seront unifiés. Après, certains sujets s’imposent dans chaque région, en fonction des spécificités actuelles. Lorsqu’il arrive que événements se produisent dans des territoires, le prêcheur est tenu de les aborder dans son sermon.»
Le ministère des Habous se veut rassurant sur le prêche unifié occasionnellement
Les débats sur cette unification ont suscité une polémique, certaines parties accusant le ministère de tutelle de «substituer le prédicateur à un simple lecteur de sermons écrits, incapable d’aborder les problématiques actuelles». Pour leur part, d’autres ont estimé que cette possibilité permettrait de «mettre fin aux défauts qui gangrènent ces sermons».
Précédemment, le ministère des Habous et des affaires islamiques est intervenu et en soulignant que l’objectif de l’unification du sujet du prêche était de «réformer les conditions de travail pour contribuer à imprégner la vie publique de morale religieuse, tout en y impliquant les préposés religieux». Selon le département, il s’agit d’«un engagement dans des aspects de la modération, de la bienveillance, de la droiture qui profitent au pays et au peuple».
Par la même occasion, le ministère a assuré que les préposés «jouissaient et jouissent toujours de la liberté et de la responsabilité qui va avec, dans la délivrance de leurs messages et prêches, puisqu’ils sont dignes de confiance et ont la compétence nécessaire pour leur rôle». Il a ajouté que cette unification était occasionnelle et non pérenne.
La délégation du ministère des Habous et des affaires islamiques à Tanger a précédemment décidé de limoger le prêcheur de la Grande mosquée de la ville, pour avoir «réduit le sermon unifié à des sensibilités étroites». Vendredi 28 juin, le concerné a prononcé un discours, dans lequel il a exprimé son rejet de la décision d’unifier les sujets hebdomadaires.