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Après le Polisario, Alger flirte avec un parti néonazi breton [Edito]

Après le Polisario, Alger flirte avec un parti néonazi breton [Edito]

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Il y a des choix qui vous en disent plus sur une diplomatie que tous les discours du monde. L’Algérie, ce pays qui aime tant rappeler au monde son combat anticolonial, vient de tendre son micro à un groupuscule néo-nazi breton, aussi influent que la pluie en plein désert : le «Parti national breton» (PNB), fondé par Boris Le Lay. Le service public algérien a déroulé le tapis rouge à un nostalgique de la race pure, sous prétexte qu’il rêve de voir la Bretagne larguer les amarres avec la France.

On connaissait Alger généreux avec les séparatistes sahraouis, voilà qu’il étend sa main secourable à l’extrême droite européenne. Ce n’est plus de la diplomatie, c’est du stand-up. Offrir à Erwan Pradier, président du PNB, sa première exposition médiatique, c’est comme organiser une conférence sur la tolérance à la Mosquée de Paris avec Éric Zemmour en guest-star.

Du beurre salé à la diplomatie rance

Le message est clair : «Vous tapez sur la France ? Entrez donc, camarades.» Peu importe si vous portez des idées nauséabondes, si vous frayez avec les thèses néo-nazies ou si votre vision du monde s’arrête à la pureté raciale. L’ennemi de mon ennemi est mon ami, dit-on. Mais à force de pactiser avec les diables, le risque est de finir avec des cornes.

Il faut dire que l’Algérie est en rogne depuis que Paris a rendu officiel son soutien à la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. Et comme souvent, lorsqu’Alger trébuche sur un clou diplomatique, elle dégaine son arme favorite : le marteau séparatiste. Il y eut le soutien au Polisario, bras armé d’un séparatisme anachronique hébergé à Tindouf ; il y eut l’antenne rifaine ouverte en grande pompe dans la capitale algérienne ; il y a aujourd’hui cette étrange cour faite aux bretons d’extrême droite. Demain, qui sait ? Une alliance avec les indépendantistes texans ?

Mais au-delà du grotesque de l’interview du néonazi breton, c’est l’hypocrisie qui sidère. Le même régime qui hurle à l’ingérence quand un écrivain comme Boualem Sansal évoque un pan de l’histoire de son propre pays — au point de le jeter en prison pour «atteinte à l’intégrité territoriale» — ouvre ses bras à des groupuscules qui prônent la dislocation d’États voisins. D’un côté, on bâillonne pour des propos qui dérangent sur les frontières mouvantes de l’Algérie ; de l’autre, on cajole les sécessionnistes. Cohérence ? Zéro pointé.

Du danger d’une politique parkinsonienne dans une maison de verre

Il faut aussi parler de ce deux poids, deux mesures qui confine à l’absurde. Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur français, est accusé par Alger d’être le fer de lance de l’extrême droite anti-algérienne. Dans le même souffle, l’Algérie déroule sa propagande en partenariat avec des micro-partis bretons dont les racines idéologiques plongent dans les eaux les plus sales de l’extrême droite européenne.

Ce soutien répété à des mouvements extrémistes, violents ou tout simplement fantomatiques, va bien au-delà du symbole. Il s’inscrit dans une stratégie que de plus en plus de pays dénoncent. Le Mali, par exemple, a pointé du doigt les ingérences algériennes et ses liens avec des groupes terroristes dans le Sahel. Le Maroc, lui, n’a plus besoin de faire la démonstration du soutien militaire, financier et diplomatique que reçoit le Polisario, alors même que certains de ses dirigeants appellent ouvertement à s’en prendre à des civils.

Mais à jouer avec le feu, on finit par se brûler. Le régime algérien ferait bien de méditer cette leçon : agiter un marteau par des mouvements de bras anarchiques est dangereux quand sa maison est en verre. Aprés avoir écrit «Du danger de se mêler des affaires des autres», l’écrivain et juriste britannique, Alexander McCall Smith, tient là le titre d’un nouveau livre : «Du danger d’une politique parkinsonienne lorsqu’on habite une maison de verre».





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