Après l’Algérie, c’est le Polisario qui réagit négativement au soutien de Londres au plan d’autonomie sur le Sahara, tel que proposé par Rabat. Dans un communiqué officiel, le front séparatiste dit avoir «pris note de la déclaration conjointe» du Royaume-Uni et du Maroc, diffusée hier, «en particulier la partie concernant» le différend régional.
Le Polisario a bien taché d’aligner ses éléments de langage sur ceux de l’Algérie, en exprimant «un profond regret et une grande déception» face à ce qu’il a qualifié d’«abandon par le Royaume-Uni, membre permanent du Conseil de sécurité, de sa position traditionnellement équilibrée sur le conflit du Sahara». A ce titre, le Front a critiqué l’appui de Londres à la «proposition marocaine» d’autonomie comme étant «sérieuse et crédible.»
Plus loin, le Polisario a réitéré son engagement envers ce qu’il a décrit comme «la seule solution consensuelle», incarnée dans «le plan de règlement conjoint entre les Nations unies et l’Organisation de l’union africaine», considérant que toute autre voie manquerait «de légitimité internationale». Pourtant, les résolutions du Conseil de sécurité ont dépassé cette option depuis des années.
Dans sa déclaration, le front a menacé que «la paix durable dans la région ne peut se réaliser en récompensant la politique d’expansion et de saisie des terres par la force, mais par le respect du droit international et du principe du droit des peuples à l’autodétermination».
Allant jusqu’à emboîter le pas au ministère des Affaires étrangères algérien, le front séparatiste a déclaré que «le Royaume-Uni n’a pas reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara», ajoutant que Londres «a réaffirmé dans sa déclaration conjointe son engagement envers les dispositions internationales, son soutien au principe de l’autodétermination, ainsi que son rejet des violations de la Charte des Nations unies».