Le retour au pouvoir de Donald Trump préoccupe le Polisario. Le Front redoute que le 47e président des États-Unis ne procède à l’ouverture d’un consulat à Dakhla. En témoignent les déclarations de son représentant en Espagne dans la presse ibérique. «Nous souhaitons que la prochaine administration américaine ne franchisse pas ce cap, et si elle le fait, ce serait uniquement pour aider le Maroc dans sa tentative de prouver qu’il a une souveraineté sur le territoire, reconnue par plusieurs pays», a affirmé Abdellah Arabi.
«Les États-Unis violeront le droit international s’ils ouvrent un consulat au Sahara occidental. Après les arrêts de la Cour de Justice de l’Union Européenne (CJUE), nous avons un moyen pour faire face à n’importe quelle situation similaire», a-t-il précisé. La CJUE avait annulé, le 4 octobre, les accords agricoles et de pêche intégrant le Sahara, conclus entre le Maroc et l’UE en 2019.
Le cabinet royal avait annoncé, le 10 décembre 2020, le jour de la reconnaissance par Trump de la marocanité du Sahara, «l’ouverture prochaine d’un consulat des États-Unis à Dakhla, qui exercera principalement des tâches économiques, afin d’encourager les investissements américains et faire progresser le développement économique et social, notamment au profit de la population des provinces du sud».
Même son de cloche auprès de Washington. «Les États-Unis encourageront le développement économique et social avec le Maroc, y compris sur le territoire du Sahara occidental, et à cette fin ouvriront un consulat sur le territoire du Sahara occidental, à Dakhla, pour promouvoir les opportunités économiques et commerciales pour la région», avait alors affirmé la Maison Blanche.
Le 25 décembre 2020, le Département d’État annonçait dans un communiqué «avoir entamé le processus de création d’un consulat américain au Sahara». Le 10 janvier 2021, l’ancien secrétaire d’État adjoint David Schenker et le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, avaient visité des sites potentiels à même d’abriter le consulat des États-Unis à Dakhla.
Avec le départ de Donald Trump de la Maison Blanche, le 20 janvier 2021, ce projet avait été mis de côté par l’administration Biden.