Par le biais de son chef de la diplomatie, le Danemark considère désormais le Plan d’autonomie au Sahara, tel que présenté par le Maroc en 2007, comme «une contribution sérieuse et crédible au processus en cours de l’ONU et comme une bonne base pour une solution convenue entre les parties». Mercredi à New York, l’annonce a été faite dans un communiqué conjoint, à l’issue d’un entretien entre Lars Løkke Rasmussen et le ministre des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, en marge de la 79e session de l’Assemblée générale des Nations unies.
Le communiqué conjoint adopté à l’issue de cette rencontre souligne que les deux homologues réaffirment leur soutien au processus onusien et à l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura, ainsi qu’à ses efforts pour une solution pacifique et mutuellement acceptable, en vertu des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies.
La nouvelle position de Copenhague confirme une tendance des capitales européennes, qui affirment successivement leur soutien au Plan d’autonomie, ou vont jusqu’à la reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara. Elle s’inscrit, en outre, dans le cadre d’une dynamique internationale impulsée par le roi Mohammed VI, en soutien à la position marocaine.
En effet, l’initiative danoise intervient près d’un mois après que la Finlande a considéré le plan marocain d’autonomie comme «une bonne base pour une solution» au différend régional. A l’issue de la rencontre entre Nasser Bourita et son homologue Elina Valtonen, en août dernier à Helsinki, un communiqué conjoint a souligné notamment que le pays réitérait son appui au «processus politique visant à parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable».
Les soutiens des capitales européennes se succèdent
Peu avant cette annonce, le président Emmanuel Macron a officialisé la reconnaissance de la souveraineté Marocaine sur le Sahara par la France, Etat membre permanent au Conseil de sécurité de l’ONU. Dans son message adressé au roi Mohammed VI à ce sujet, à l’occasion du 25e anniversaire de la Fête du trône, Macron a aussi réaffirmé la position de Paris en faveur du plan d’autonomie, pour une solution pacifique conformément aux résolutions onusiennes.
En mars 2022, c’est le Président du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, qui a adressé un message au roi Mohammed VI dans ce sens. Abordant l’avenir des relations bilatérales et la question du Sahara, il a affirmé que «l’Espagne considère l’initiative marocaine d’autonomie comme la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution du différend» du Sahara. Aussi, il a souligné reconnaître «l’importance de la question» pour le Maroc.
Après l’Allemagne et l’Espagne, les Pays-Bas ont salué le plan d’autonomie en tant que «contribution sérieuse et crédible au processus politique mené par l’ONU», selon un communiqué conjoint publié en mai 2022. La Belgique et la République tchèque se sont alignées sur une position similaire. En octobre 2023, Nasser Bourita a déclaré que jusque-là, «14 Etats membres de l’Union européenne soutiennent désormais le plan d’autonomie», grâce aux efforts déployés par le roi Mohammed VI.
En décembre 2020, l’annonce de la reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara par les Etats-Unis, membre permanent au Conseil de sécurité de l’ONU, a marqué un tournant. Depuis, de plus en plus de pays orientent leur politique étrangère au sujet du Sahara vers un rapprochement de la position marocaine.