Dans les camps de Tindouf, la mise en garde de Bachir Mustapha Sayed contre la «disparition du Polisario» a eu l’adhésion d’un autre haut cadre du Front. Oubi Bachir, qui se réclame comme le représentant du Front en Suisse, s’est montré préoccupé par «les rayures observées» dans le projet du Polisario, «qui se multiplient de manière inquiétante ces derniers temps, et constituent un cadeau précieux pour la propagande de l’occupation marocaine», a-t-il écrit sur la plateforme X.
«Des rayures qui sèment le doute, y compris chez nos amis, sur notre capacité réelle à établir un Etat indépendant (…) qui offre toutes les garanties», a-t-il reconnu. «Ce qui se produit de temps en temps ne peut plus continuer, car cela affecte le projet national» et menace «sur le plan interne la cohésion nationale (…) et au niveau extérieur, impacte directement les positions des grandes puissances» sur le dossier du Sahara occidental. Oubi Bachir se réfère aux manifestations presque quotidiennes des tribus et le chaos sécuritaire qui prévaut dans les camps.
Ces deux sorties publiques presque simultanées ne relèvent pas du simple hasard. «Bachir Mustapha Sayed et Oubi Bachir ainsi que Mohamed Ibrahim Biadillah, ancien coordinateur des milices armées du Polisario, avaient demandé, en mai dernier, au pouvoir algérien de mettre fin au mandat de Brahim Ghali», a confié dans des déclarations à Yabiladi une source proche du dossier. «Les trois avaient expliqué, dans une lettre aux autorités algériennes, que Brahim Ghali n’est plus l’homme de la situation», a-t-elle souligné.
Quelques semaines après cette missive, Bachir Sayed et Oubi Bachir mettent en marche leur plan «pour sauver le projet du Polisario de la disparition». Depuis les camps de Tindouf, les deux sorties animent déjà les débats entre Sahraouis sur les réseaux sociaux.
Les trois signataires de la lettre appartiennent à la tribu des Rguibates, la principale composante dans les camps.