L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, emprisonné en Algérie depuis la mi-novembre pour des accusations liées à des actions visant « l'intégrité territoriale » et « l'unité nationale », a été transféré dans une unité de soins médicaux, selon ce que son éditeur et sa défense ont indiqué. a déclaré lundi son agent en France.
Le PDG des éditions Gallimard, Antoine Gallimard, et l'avocat François Zimeray, étaient présents dans un théâtre parisien à une soirée de soutien réunissant des centaines de personnes.
« Nous avons enfin appris, ce matin, qu'il a été de nouveau placé aujourd'hui en cellule pénitentiaire pour des soins à sa demande », a indiqué Gallimard dans la soirée. Il a expliqué que cette unité est située au sein d'un hôpital d'Alger.
Il a ajouté : « C'est la deuxième fois, et à sa demande. Que peut-on comprendre ? En tout cas, ils (les responsables de son arrestation) ont compris que son état de santé était si fragile et que sa mort serait très dangereuse pour eux. » aussi. »
Le 11 décembre, l'agent de Sansal, l'avocat François Zimray, a dénoncé le transfert de l'écrivain de 80 ans à la prison de Koléa, à environ 35 kilomètres d'Alger, sans en avertir au préalable la défense ni la famille.
L’avocat a confirmé lundi soir que Boualem Sansal « ne va pas bien ».
Il a indiqué que Sansal « vient d'être de nouveau transféré » à l'hôpital universitaire Mustafa Pacha, au centre de la capitale algérienne, notant que « les résultats de la biopsie pratiquée sur lui ne sont pas bons ». Il a ajouté : « C'est pourquoi je lance un appel (…) aux autorités algériennes pour qu'elles agissent simplement avec humanité dans cette affaire ».
L'auteur des livres « Le Serment des barbares » et « 2084 : Apocalypse » a été arrêté le 16 novembre à l'aéroport d'Alger, où les autorités algériennes l'ont inculpé en vertu de l'article 87 bis, qui considère « un acte terroriste ou subversif (…) tout acte visant la sécurité et l’unité de l’État. Le nationalisme, l’intégrité territoriale, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.
Selon le journal français « Le Monde », les autorités algériennes ont été inquiétées par les déclarations dans lesquelles Sansal a admis au média français « Frontière », connu pour ses positions d'extrême droite, que les terres marocaines avaient été expropriées du Royaume sous le colonialisme français. au profit de l'Algérie.
Mercredi, la chambre d'accusation du Conseil judiciaire algérien a rejeté la demande de libération présentée par les avocats de Sansal, selon ce que rapportait le lendemain le journal Al-Watan.
D'autres intervenants ont appelé lundi soir à la « libération immédiate » de Sansal, notamment l'écrivain Kamal Daoud, lauréat du prix Goncourt 2024, et l'ancien Premier ministre français Bernard Cazeneuve.