Dans les camps de Tindouf, les appels à la tenue d’un congrès extraordinaire du Polisario, montent d’un cran. Les partisans de l’organisation du conclave dans les plus brefs délais, n’hésitent plus à tacler sévèrement la direction de Brahim Ghali du mouvement séparatiste.
«La vieille garde du Polisario, nous a éloignée encore davantage de l’indépendance et nous a affaiblie politiquement jusqu’à des niveaux jamais connus. Aujourd’hui, il est douloureusement évident que le Front POLISARIO a perdu et renoncé à la plupart des acquis arrachés durant les décennies passées», a constaté un média sahraoui, très connu pour son hostilité au Maroc.
«Le mouvement de libération sahraoui est pris au piège entre de longs discours et des évaluations formelles qui ne parviennent pas à aborder l’essence des défis auxquels il est confronté dans un monde en mutation caractérisé par de multiples fronts et la montée de diverses menaces à la cause nationale, et qui l’obligent à relever le défi et à s’adapter».
«La veille garde constitue le plus grand adversaire du progrès»
Dans son analyse, le média note qu’ «après cinquante ans au pouvoir, la situation lamentable actuelle révèle que les dirigeants de la vieille garde constituent le plus grand adversaire du progrès. Ils ont fait preuve d’une résistance farouche aux réformes réclamées de longue date par la société sahraouie dans son ensemble, s’opposant aux règles les plus élémentaires de l’alternance au pouvoir, au détriment de la cause nationale. Leur maintien indéfini au pouvoir a encouragé les défections politiques et a durablement liquidé l’enthousiasme combatif et l’esprit révolutionnaire des Sahraouis».
Le média affirme que dans ses conditions, «il est compréhensible que les citoyens sahraoui de ne pas s’engager dans un mouvement de libération nationale dont les dirigeants manquent d’initiative, constituent un facteur d’instabilité et de stagnation».
La direction du Polisario, lors de sa dernière réunion, tenue 12 et 13 juillet dans les camps de Tindouf, a fait la sourde oreille à tous les appels à la tenue d’une conférence ou d’un congrès extraordinaire. Brahim Ghali a même imposé le report du conclave jusqu’à fin 2026 ou au début de 2027.
Pour rappel, des Sahraouis avaient lancé, le 10 mai dernier, le jour de la commémoration du 52e anniversaire de la création du Front, une pétition, réclamant notamment le départ de Brahim Ghali. Les signataires avaient demandé «l’organisation d’un congrès extraordinaire d’ici septembre 2025 (…) afin de présenter de nouvelles politiques capables de sauver la cause de notre peuple et sa lutte».
Dans les camps de Tindouf, Oubi Bachir, la principale figure qui incarne, notamment chez les jeunes, l’idée d’un certain «renouveau», a été écarté de représenter le Polisario en Suisse.