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Après 45 ans de séparation, Khadija retrouve sa famille biologique au Maroc



Khadija, qui vit à Wilrijk (Anvers) avec ses deux filles, Fatima et Yara, pensait avoir une enfance normale à Mohammedia, rapporte Nieuwsblad.be. Adoptée par un couple aimant, elle n’a jamais ressenti le besoin de rechercher ses origines, jusqu’à ce qu’elle quitte le Maroc à 18 ans, pour s’installer à Anvers après son mariage en 1998. Elle confie avoir eu une enfance « incroyablement belle ». Ses parents adoptifs, décédés depuis, lui ont toujours caché la vérité sur ses origines. « Heureusement qu’ils n’ont pas eu à vivre cela, cela leur aurait brisé le cœur », souffle-t-elle.

L’histoire rocambolesque de Khadija commence en 1979. Sa mère biologique, Halima, donne naissance à une petite Samira, prématurée. Placée en couveuse, la petite fille semble se porter bien. Mais quelques jours plus tard, la famille apprend son décès. On leur explique que le bébé a déjà été inhumé sur le terrain de l’hôpital, une pratique apparemment courante à l’époque. Dévastés, les parents retournent chez eux sans se douter une seule seconde du terrible mensonge qui vient de leur être servi.

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En réalité, Samira n’est pas morte. Elle a été enlevée par son oncle, Abdelaziz, et vendue à un couple en mal d’enfant. Rebaptisée Khadija, elle grandit dans l’ignorance de ce drame. Ce n’est que des années plus tard qu’Abdelaziz, rongé par la culpabilité, commence à semer le doute dans l’esprit de la famille Fakir, les parents de Samira. Il évoque un appel radio d’une jeune fille à la recherche de ses parents, une histoire inventée de toutes pièces pour masquer son terrible secret.

En juin 2024, le vieil homme, pris de remords, finit par donner des indications plus précises à la famille Fakir : leur fille vivrait à Mohammedia, près d’une mosquée connue. La sœur de Khadija se lance alors à sa recherche. Elle fait du porte-à-porte, interroge les habitants, jusqu’à tomber sur Karima, une ancienne amie d’enfance de Khadija. Karima lui parle alors de son amie Khadija, partie vivre à Anvers. Le choc est immense lorsque la sœur de Khadija découvre le profil Facebook de la Belgo-Marocaine : la ressemblance est frappante.

Le premier contact entre les deux sœurs est empreint de beaucoup d’émotion. « Quand elle m’a demandé si je cherchais mes parents biologiques, une sonnette d’alarme a retenti. Et quand elle a dit qu’elle pensait que nous étions sœurs, mon cœur s’est arrêté de battre », se souvient Khadija. S’ensuivent des heures de conversation et un appel vidéo qui confirme l’incroyable vérité : elles sont bien sœurs. « Toute ma vie, j’ai pensé que j’étais une enfant illégitime qui avait été abandonnée par ma mère pour adoption », raconte Khadija, encore sous le coup de l’émotion.

L’été dernier, Khadija s’envole pour le Maroc, impatiente de rencontrer enfin sa famille biologique. À l’aéroport de Rabat, l’accueil est digne d’une scène de film. Ses parents, ses frères et sœurs, ses oncles et tantes, tous sont là pour l’accueillir. Les retrouvailles sont déchirantes. « Ma mère a à peine pu manger pendant deux semaines, mon père a pleuré presque sans arrêt », confie Khadija. La famille est sous le choc, dévastée par la trahison d’Abdelaziz, le mari de la sœur jumelle d’Halima.

Aujourd’hui, Khadija savoure chaque instant avec sa famille retrouvée. « Nous nous téléphonons presque tous les jours », dit-elle. « Ma mère me couvre de cadeaux, elle se sent coupable de n’avoir pas pu faire grand-chose pour moi. » Des liens se tissent, petit à petit. Khadija a emmené en novembre sa fille Fatima au Maroc. La famille, par respect pour elle, continue de l’appeler par son nom d’adoption. « Nous avons encore tellement de choses à nous raconter, tellement de temps à rattraper », confie-t-elle, les yeux brillants d’espoir et l’âme en paix.



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