Après plusieurs avoir conquis la critique internationale et fait ses sorties dans plusieurs pays, le premier film long de la réalisatrice franco-marocaine Sofia Alaoui, «Animalia», sera enfin montré sur les grands écrans au Maroc. A partir de 18 septembre 2024, il sera à l’affiche dans les cinémas Megarama. Le 22 du même mois, une séance spéciale est prévue au Lutetia de Casablanca, en présence de l’autrice et de l’actrice Oumaïma Barid. Production française, marocaine et qatarie, cet opus met en image les circonstances d’un monde soudainement méconnaissable car basculé vers le surréel.
L’histoire est celle d’Itto (Oumaïma Barid), jeune mariée de 22 ans vivant chez ses beaux-parents avec son mari Amine (Mehdi Dehbi), le temps de sa grossesse. A quelque temps de son accouchement, l’héroïne voit son mari partir en voyage d’affaires, avant qu’un mystérieux état d’urgence ne se déclare dans le pays. Des phénomènes météorologiques étranges et les faits inquiétants se succèdent, signifiant une présence surnaturelle.
En première régionale lors de la dernière édition du Festival international du film de Marrakech (FIFM 2023), l’opus un conquis une salle comble de cinéphiles et de professionnels du septième art, qui ont salué la qualité cinématographique, technique et scénaristique d’une œuvre inédite dans son genre dans le cinéma national.
«Je voulais que tous les éléments fantastiques soient traités de manière extrêmement réaliste pour qu’ils s’imbriquent de manière naturelle à leur environnement: une vraie maison sur un lac, une vraie mosquée de petite ville, de vraies routes de montagne… Tout ça était important pour avoir un rendu organique et réel.»
Sofia Alaoui
En effet, ce long-métrage est voulu par sa réalisatrice comme «une ode à la nature» pour «questionner la place de l’humain dans un monde complexe». Les éléments de science-fiction et fantastiques deviennent alors un arrière-plan, servant de scène de décor au cheminement des personnages, et une toile de fond pour les monologues philosophiques qui s’imbriquent.
Il s’agit aussi d’une réflexion profonde et imagée sur la fin du monde, sur les classes sociales, sur les certitudes et sur les idées fixes qui modèlent la pensée unique. «C’est pour moi très actuel, vu les bouleversements que nous vivons aujourd’hui à l’échelle planétaire», a encore souligné Sofia Alaoui.
Avant d’être plus largement montré au public marocain, «Animalia» a été à l’affiche de plusieurs salles obscures à travers le monde, notamment en France, en Belgique, en Tunisie, en Espagne, en Suisse, aux Pays-Bas et aux Etats-Unis. En janvier 2023, le film a reçu le Prix du jury «Creative vision» au 39e festival Sundance.