Les frontières maroco-algériennes ont été ouvertes mardi 6 août 2024 au poste frontière Zouj Beghal, pour permettre le retour de 60 jeunes marocains dont une femme, détenus dans les prisons algériennes, selon un communiqué de l’Association marocaine d’aide aux migrants en situation vulnérable (AMSV).
Remis en trois groupes de 20 personnes chacun, ces ressortissants ont purgé leurs peines principalement à Oran, Tlemcen, Aïn Témouchent, Tiaret, Béchar et Sidi Bel Abbès en Algérie. L’association a expliqué que le processus de retour s’est déroulé «sur la base du passeport ou de la carte nationale et du document de voyage».
L’ONG a également confirmé avoir suivi «ce processus tout au long de la journée, en contact avec les personnes libérées après leur traversée du centre frontalier». Elle assure avoir communiqué avec plusieurs de ces jeunes migrants, issus de «Figuig, Casablanca, Oujda, Meknès, Marrakech, Tawerirt, Driouch, Taza, Fès, Tétouan, Nador, Taounate, Jerada, Berkane, Ouezzan, El Kelâa des Sraghna, Azilal, Bouleman et Salé».
«Beaucoup d’entre eux, qui souffrent de maladies chroniques telles que l’asthme, l’épilepsie, le diabète et l’hypertension, ont été libérés, y compris certains qui ont passé entre trois ans et six mois en prison, en plus de plus de neuf mois en détention administrative», note encore l’association. Par ailleurs, l’AMSV a confirmé que «plusieurs centaines de jeunes sont toujours en détention administrative dans l’attente de leur expulsion».
L’ONG explique que ce processus «était auparavant entravé par plusieurs difficultés techniques et procédurales». Elle tente de «résoudre la question, d’autant qu’il semble que les parties algérienne et marocaine, par l’intermédiaire des représentations consulaires, soient parvenues à un accord à ce sujet», ajoute-t-elle.
De nombreux nationaux sont en détention, préventive ou en cours de jugement, a-t-elle précisé, soulignant qu’il y a plus de 320 personnes, en plus de six dépouilles «dont les familles attendent le rapatriement».
L’association avait auparavant averti d’engager une action internationale sur ce dossier, après avoir écrit aux autorités algériennes, y compris au président, en plus de missives au ministère marocain des Affaires étrangères, au Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) et au Comité international de la Croix-Rouge (CICR).
Malgré cette avancée, l’association souligne que le processus se heure encore à «plusieurs complications, notamment après la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays».