Né le 26 février 1946 à Damanhur, dans le gouvernorat de Beheira en Égypte, Ahmed Hassan Zewail est le premier et unique chercheur arabo-musulman à avoir reçu le prix Nobel de chimie. Cette distinction couronne un parcours semé d’embûches.
Ahmed Zewail a entamé ses études dans sa ville natale, poursuivant son secondaire à Dassouq, avant d’intégrer la Faculté des sciences d’Alexandrie, où il obtient son Bachelor en 1967. Il poursuit ensuite ses recherches à l’Université de Pennsylvanie aux États-Unis, décrochant un PhD en sciences laser en 1974.
Un chercheur infatigable
Ce scientifique a ensuite enseigné et mené des recherches à l’Université de Californie, avant de rejoindre le California Institute of Technology. Il est l’auteur de 16 ouvrages et de plus de 600 articles scientifiques.
Son acharnement et son génie lui ont valu de nombreuses distinctions, comme le souligne Abdelbasset Algamal dans «Zewail et la femtoseconde» :
«Parmi les récompenses les plus prestigieuses qu’il a reçues, citons la médaille de l’Académie royale néerlandaise des sciences et des arts. Ahmed Zewail était également titulaire de plusieurs diplômes honorifiques de l’Université d’Oxford, de l’Université catholique de Belgique, de Pennsylvanie aux États-Unis, de Lausanne en Suisse et de Swinburne en Australie.»
L’année 1999 marque son apogée, avec l’attribution du prix Nobel de chimie. Il devient ainsi le premier arabo-musulman – et le seul à ce jour – à recevoir cette prestigieuse distinction, récompensant son développement du femtoscope, un outil permettant de visualiser le processus de liaison chimique.
Un succès loin de sa terre natale
Dix ans plus tard, Ahmed Zewail reste fidèle à son domaine de prédilection. En 2009, le président américain Barack Obama le nomme membre du Conseil consultatif présidentiel de la Maison Blanche et premier envoyé scientifique des États-Unis au Moyen-Orient.
Mais en 2011, l’Égypte est secouée par la révolution du 25 janvier et la chute du régime Moubarak. Ahmed Zewail, devenu citoyen américain, envisage de tout quitter pour revenir en Égypte, allant jusqu’à envisager une candidature à la première élection présidentielle post-révolution.
Ses ambitions sont toutefois freinées par une nouvelle loi interdisant aux binationaux de se présenter. En exil, Ahmed Zewail termine sa vie loin de sa terre natale, retournant aux États-Unis.
En 2013, il annonce être atteint d’une tumeur cancéreuse de la moelle épinière, qui l’emporte le 2 août 2016 à Pasadena, en Californie.