Science électronique – agences
La capitale syrienne, Damas, a été témoin d'une atmosphère exceptionnelle dimanche matin après que les factions armées ont annoncé leur entrée dans la ville et que le président syrien Bachar al-Assad a quitté le pays. Des centaines de citoyens se sont rassemblés sur la place des Omeyyades, au centre de la capitale, pour célébrer ce qu'ils ont décrit comme la chute du régime, dans une scène porteuse d'un grand symbolisme pour la fin d'une longue phase de l'histoire contemporaine de la Syrie.
Dans de nombreuses rues de Damas, des célébrations ont éclaté, ponctuées de chants et de bruits de coups de feu. Les médias et les réseaux sociaux ont diffusé des clips vidéo documentant les moments où des factions armées ont pris d’assaut le Palais du Peuple du Mont Qasioun, l’un des symboles de l’autorité syrienne. La place Arnous, au centre de la capitale, a également été le théâtre du renversement de la statue du défunt président Hafez al-Assad, dans une scène qui rappelle les soulèvements populaires qui ont éclaté dans la région depuis 2011.
Le renversement de la statue, qui est restée un symbole du régime de Hafez al-Assad depuis son arrivée au pouvoir en 1971 jusqu’à sa mort en 2000, a des implications majeures pour l’effondrement du symbolisme du régime dont le règne a duré cinq décennies. Ces scènes qui se sont répandues dans la capitale sont survenues après que les factions de l’opposition ont annoncé leur entrée à Damas pour la première fois depuis 2018, lorsque les forces syriennes ont repris le contrôle de la périphérie de la capitale après des années de siège.
Fait remarquable, l’Observatoire syrien des droits de l’homme et Reuters ont confirmé que le président Bachar al-Assad avait quitté le pays pour une destination inconnue. Cette annonce, qui constitue un tournant décisif dans la crise syrienne actuelle, a été suivie par les déclarations du leader de Hay'at Tahrir al-Sham, Ahmed al-Sharaa, dit al-Julani, qui a lancé un appel exigeant de ne pas s'approcher institutions publiques en Syrie. Al-Julani a confirmé que ces institutions resteront sous la supervision de l'ancien Premier ministre Muhammad Ghazi Al-Jalali jusqu'à leur remise officielle, dans le cadre d'une démarche visant à contrôler les conditions de sécurité et à prévenir tout chaos.
La rapidité des événements à Damas a déclenché une vague d’émotions mitigées parmi les Syriens. Tandis que certains célèbrent la chute du régime et le départ d’Assad, d’autres attendent ce que la situation va conduire à la lumière de l’ambiguïté de la scène politique. De nombreuses questions se posent quant à la phase de transition et à la question de savoir qui dirigera le pays compte tenu du vide politique existant.
La Syrie, épuisée par la guerre depuis plus d’une décennie, se trouve désormais à un carrefour historique. Les défis à venir incluent la réalisation de la stabilité politique et sécuritaire et la reconstruction, sur fond d’inquiétudes internationales et locales selon lesquelles ces développements pourraient être le début d’une nouvelle phase d’incertitude. La scène syrienne reste cependant ouverte à tous les scénarios, en attendant ce que révéleront les jours et semaines à venir.