L’attribution du titre de meilleur joueur africain a suscité des réactions mitigées. Après la surprise du Real Madrid face à la victoire de Rodri, c’est au tour du Maroc de manifester sa déception, rappelle le journal Le Parisien. Ademola Lookman, le Nigérian de l’Atalanta Bergame, a été élu meilleur joueur africain de l’année, au grand dam des supporters marocains qui espéraient voir Hakimi triompher.
Malgré cette déconvenue, le latéral parisien a rapidement retrouvé le chemin des terrains et a livré une performance XXL face à Monaco. Ses actions décisives et son dynamisme ont confirmé son statut de joueur essentiel du PSG. Depuis le début de la saison, Hakimi se montre « increvable, indiscutable, tranchant, efficace », s’imposant comme l’un des meilleurs joueurs du championnat.
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« Impliqué dans 20 % des buts inscrits par son équipe, celui qui vient de prolonger son aventure jusqu’en 2029 a, en quatre mois, déjà égalé son plus grand nombre d’offrandes sur un exercice entier à Paris (7). Il n’est, avec trois buts inscrits, qu’à deux longueurs de son record “saisonnier” dans la capitale et semble statistiquement cheminer au rythme de ses saisons de référence, à Dortmund (9 buts, 10 passes en 2019-2020) et à l’Inter Milan (7 buts, 11 passes en 2020-2021). » .
Si le titre de meilleur joueur africain lui a échappé, Hakimi peut se consoler en constatant l’immense popularité dont il jouit au Maroc. Véritable icône nationale, il incarne la réussite et l’ambition d’une génération. « C’est simple, Hakimi est l’idole de tous, des plus petits aux plus grands, sourit même Abdelaziz Bennij, ancien international marocain aujourd’hui consultant pour BeIN Sports. » « Rarement un défenseur a atteint cette cote de popularité. Normalement, ce sont les attaquants, les numéros 10, les créateurs qui s’attirent la sympathie du public. Mais lui, au-delà du costume d’homme à tout faire qu’il enfile sur le terrain, a en plus cette personnalité qui séduit les gens. Il n’y a pas chez lui d’exubérance, d’exagération, juste de l’efficacité. »
« On l’a vu à la Coupe du monde, aux Jeux olympiques aussi, où il a été un capitaine exemplaire. C’est pour ça que tout le monde l’adore. Son humilité, sa timidité et sa personnalité en font un peu le Zidane marocain, un gars à la fois discret et capable de marquer un groupe de son empreinte », ajoute le consultant.
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Né à Madrid, Hakimi a choisi de représenter le Maroc, le pays de ses parents. Il est rapidement devenu un leader au sein de la sélection, assumant des responsabilités croissantes. « Je me souviens de sa première convocation en 2016, glisse l’international et ancien capitaine marocain, Romain Saïss. Il était jeune, tout timide, mais on décelait déjà qu’il avait tout d’un grand. Je l’ai vu grandir comme un petit frère, prendre confiance au fur et à mesure et changer de statut. »
L’ascension d’Hakimi au PSG coïncide avec son affirmation comme leader en sélection. « À l’image de ce qu’il vit au PSG où il est obligé de prendre le leadership après les départs de Mbappé, Neymar et Messi, Achraf est devenu un leader et un modèle pour les jeunes en sélection. »
Sa popularité dépasse les frontières du sport. Hakimi est devenu un ambassadeur du Maroc, un symbole de réussite pour la jeunesse. « Au Maroc, des plus jeunes aux plus vieux, dans la rue, tout le monde connaît Achraf Hakimi. Il est devenu un ambassadeur du pays. » « À la tête de “Achraf Hakimi Foundation”, une association visant, comme celle de son pote Kylian Mbappé, à donner à de jeunes Marocains les outils nécessaires pour atteindre leurs rêves, le célèbre numéro 2 est devenu le “number one” dans le cœur de tout un peuple. » « Il est au sommet de la hiérarchie, devant Bounou, Ziyech et tous les autres. Grâce à son humilité et son sérieux, il a gagné l’affection de tous les Marocains », dit même Abdelaziz Bennij.
« De par son parcours et sa réussite, Achraf est quelqu’un d’inspirant pour toute la jeunesse marocaine, poursuit Romain Saïss. Un fils d’immigrés qui a réussi à faire son trou, qui devient l’un des meilleurs latéraux du monde et qui aide sa sélection à briser un plafond de verre, à prendre conscience que tout est possible, même l’impossible, ça fait rêver tous les enfants. »