Aminatou Haidar est récemment apparue sur la chaîne de télévision officielle du Polisario. La présidente de l’«Instance sahraouie contre l’occupation marocaine» a été sollicitée pour donner son avis sur la «marche de libération des prisonniers sahraouis», initiée fin mars par la Française Claude Mangin, épouse de Naama Asfari, condamné à 30 ans de prison pour son implication dans le meurtre de plusieurs membres des forces de l’ordre lors du démantèlement du campement de Gdim Iziik en novembre 2010 à Laâyoune.
Lors de son intervention, Mme Haidar a «salué les objectifs nobles de la campagne», selon SPS. Elle a profité de cette tribune pour critiquer vivement «l’occupation marocaine» et dénoncer ses «crimes contre les Sahraouis».
Le recours à Aminatou Haidar, après une longue mise à l’écart, s’inscrit dans une nouvelle stratégie du mouvement dirigé par Brahim Ghali. Elle vise à mobiliser les quelques voix encore crédibles sur la scène européenne pour promouvoir son discours et défendre ses positions, même si ces voix ne font pas partie de la composante tribale dominante au sein du Polisario ou sont critiques sur la gestion des camps de Tindouf et la question du Sahara.
Ce recours aux vieilles recettes est motivé par les succès récents du Maroc, notamment la réaffirmation, le 8 avril, par l’administration Trump de la marocanité du Sahara et les appels à inscrire le Polisario sur la liste américaine des organisations terroristes.