Lundi, le gouvernement fédéral du Nigeria a annoncé être en quête active d’investisseurs internationaux pour le projet de gazoduc Nigeria-Maroc, évalué à 25 milliards de dollars, visant à acheminer du gaz vers l’Europe via le Maroc.
Lors d’une rencontre avec la société multinationale de négoce d’énergie et de matières premières Vitol Group, basée aux Pays-Bas et en Suisse, le vice-président du Nigeria, Kashim Shettima, a lancé un appel aux investisseurs mondiaux pour «mobiliser des ressources et s’engager dans ce projet transparent».
«Nous possédons les huitièmes plus grandes réserves de gaz au monde et nous souhaitons exploiter pleinement ce potentiel grâce à la stabilité et à la transparence de notre secteur gazier. C’est pourquoi nous envisageons sérieusement d’exporter du gaz vers l’Europe via ce gazoduc sous-marin — un projet de 25 milliards de dollars qui nécessite davantage d’expertise technique que de capitaux», a expliqué Shettima.
Jeffrey Dellapina, directeur financier de Vitol et chef de la délégation, a réaffirmé l’engagement de son groupe au Nigeria : «Ce pays est stratégique pour Vitol. Nous avons été actifs dans le financement, le négoce et le soutien aux initiatives gouvernementales. Vitol est prêt à injecter des capitaux dès que nécessaire.»
Le gazoduc Nigeria-Maroc demeure une priorité absolue pour le gouvernement nigérian. C’est ce qu’a réaffirmé le président Bola Tinubu en mai dernier, soulignant l’importance du projet pour le pays et ses partenaires.
Le projet bénéficie d’un soutien financier significatif récent des Émirats arabes unis. Parmi les autres partenaires financiers figurent la Banque européenne d’investissement, la Banque islamique de développement et le Fonds de l’OPEP. La société chinoise Jingye Steel a remporté le contrat de fourniture des matériaux. Les États-Unis ont également exprimé leur intérêt à investir.
Le Maroc a finalisé les études de faisabilité et d’ingénierie pour ce gazoduc de 5 660 km, qui traversera 13 pays d’Afrique de l’Ouest. Les premières livraisons sont prévues dès 2029. Une coentreprise entre Rabat et Abuja supervisera la mise en œuvre du projet.