Condamné à 15 ans de réclusion criminelle dans le cadre de l’affaire Samuel Paty, l’associatif Abdelhakim Sefrioui a entamé une grève de la faim illimitée, à partir de ce mardi 31 décembre. Reconnu coupable d’«association de malfaiteurs terroriste», l’homme de 65 ans dit «protester publiquement contre le traitement vexatoire et déséquilibré qui lui est réservé», ont fait savoir ses avocats auprès de Yabiladi.
Selon un communiqué, Abdelhakim Sefrioui, qui a interjeté appel, pointe une «inertie des autorités à ses demandes». Il reste dans «l’impossibilité de communiquer par téléphone avec ses proches et ses avocats durant les deux dernières semaines du procès», en plus d’être privé de «ses effets personnels et particulièrement de son matériel médicalisé, sans lequel il ne peut dormir». La défense fustige une restriction de l’exercice des droits fondamentaux de son client, à commencer par «celui de se défendre».
«Il va sans dire que cette grave protestation s’inscrit dans la proclamation de son innocence du crime d’association de malfaiteur terroriste et de l’artifice juridique dont il a été fait usage pour l’en reconnaître coupable», fait savoir la même source.
Le 20 décembre dernier, Brahim Chnina, 52 ans, a été condamné à 13 ans de réclusion criminelle, pour avoir orchestré une campagne diffamatoire sur les réseaux sociaux contre l’enseignant d’histoire-géographie, Samuel Paty, victime de l’attentat de Conflans-Sainte-Honorine le 16 octobre 2020. La fille de l’accusé, élève du professeur, a argué que ce dernier avait montré des caricatures du prophète Mohammed, lors d’un cours dont elle s’est avérée avoir été absente.
Membre de l’association «Conseil des imams de France», Abdelhakim Sefrioui a écopé de 15 ans pour avoir transformé cette polémique en offensive politique et religieuse sur les réseaux sociaux. Pour le président de la cour d’assises spéciale, les deux hommes «se sont tous deux concertés pour donner une publicité la plus large possible» à leur campagne.
Le Parquet national antiterroriste (PNAT) avait requis 10 ans de réclusion contre Chnina et 12 contre Sefrioui.