Mercredi, des dizaines de résidents de Tanger en colère se sont retrouvés devant le bâtiment de la préfecture. À l’unisson, ils ont dénoncé l’interdiction de la construction pendant dix ans dans le quartier de Sidi Driss, situé dans l’arrondissement de Béni Makada, présidé par un député du parti de l’Istiqlal en raison du nouveau plan d’aménagement de 2014. Celui-ci a exclu des centaines de familles en raison du classement des terrains qu’elles possèdent dans des zones publiques, comme des cimetières et des espaces verts. Dans une déclaration à Hespress, l’un des habitants concernés, a précisé que 500 familles de ce quartier souffrent encore des conséquences des problèmes causés par le plan d’aménagement.
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Les personnes lésées ont déposé plusieurs plaintes. La décision de classer les terrains appartenant aux résidents comme cimetières et espaces verts a été alors révisée, a-t-il fait savoir. « Nous sommes venus devant la préfecture parce que le wali détient l’autorité nécessaire pour communiquer avec les différents acteurs afin de trouver une solution au dossier et s’asseoir à la table des négociations, car la situation des résidents modestes propriétaires des terrains est difficile, et ils demandent à obtenir des permis de construire pour éviter les frais de loyer qui pèsent lourdement sur eux », a expliqué le résident, précisant que les terrains appartiennent à des personnes modestes, avec des surfaces de 50 et 60 mètres carrés.
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« Le coût des loyers dans la ville de Tanger a fortement augmenté, c’est pourquoi nous demandons qu’on nous accorde des permis pour construire sur les terrains que nous possédons », a-t-il ajouté. Et de poursuivre : « L’aménagement des terrains relève de la responsabilité de l’État. Nous sommes prêts à payer tout ce qui est nécessaire, et nous avons communiqué avec le maire Mounir Laymouri, qui nous a fait des promesses dont nous ignorons le sort, tout comme nous ne savons pas comment résoudre ce dossier qui traîne depuis longtemps. » Le refus de délivrer des permis pour construire des terrains à des fins d’habitation « est un problème qui dure depuis 10 ans », a confirmé un membre de l’association El Wifaq dans le quartier de Sidi Driss, qui regroupe les citoyens concernés par l’interdiction des permis de construire.
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Cette association « a demandé des rencontres avec les anciens walis, mais sa demande n’a pas été satisfaite. […] Nous demandons aujourd’hui au nouveau wali Younès Tazi de résoudre le dossier, mais nous ne savons pas ce qu’il adviendra », a-t-il ajouté. Les habitants du quartier de Sidi Idriss se disent prêts au dialogue pour qu’une solution soit trouvée au problème. « Nous ne demandons rien d’irréaliste, nous voulons simplement des permis pour construire des logements pour nos familles et nos enfants, et nous sommes ouverts au dialogue et prêts à nous asseoir à la même table. Nous sommes prêts à accepter la solution que l’État nous proposera, car les citoyens sont fatigués et lassés d’attendre », a-t-il conclu.