La treizième édition de la Nuit blanche du cinéma et des droits de l’Homme s’est tenue, le 4 juillet à Rabat, sans la programmation nocturne des projections publiques sur l’esplanade de la Bibliothèque nationale du royaume du Maroc (BNRM). Placé cette année sous le thème de la citoyenneté, l’événement a été interdit par les autorités locales dans sa seconde partie en plein air, tandis que la première, consacrée aux débats avec un panel d’intervenants, a pu se tenir plus tôt à l’intérieur de la Faculté des lettres et des sciences humaines.
Selon un communiqué, l’Association des rencontres méditerranéennes du cinéma et des droits de l’Homme (ARMCDH), organisatrice du rendez-vous annuel, cette interdiction a été décidée faute d’autorisation. Réagissant à cette mesure, l’ONG a dénoncé, samedi, «un mépris des rôles citoyens» de la société civile.
«L’association a été surprise de recevoir, à 18h30, un appel d’un agent d’autorité lui enjoignant de cesser l’installation de l’espace de projection en plein air à la BNRM, invoquant l’absence de notification préalable aux autorités publiques». Pourtant, elle affirme avoir «présenté tous les documents attestant de toutes les procédures administratives et légales nécessaires auprès des autorités locales, y compris l’accord de la BNRM daté du 14 mai, ainsi que trois notifications envoyée le 27 mai respectivement, au Wali de la région Rabat-Salé-Kénitra, au directeur général de la Sûreté nationale et au directeur général de la Protection civile, avec accusés de réception à l’appui».
Après présentation de ces documents, selon l’association, le caïd aurait demandé à cette dernière de «déplacer l’activité à l’intérieur de la BNRM». «Le caïd a attendu de nouvelles instructions, qui ont finalement exigé le retrait du matériel, sous prétexte d’absence d’autorisation pour l’activité», relate l’ARMCDH, qui se dit étonnée de «ce revirement de la part des autorités locales, passant de l’argument du non-notification à celui du non-autorisation».
Sans pouvoir connaître les raisons de ces décisions, l’ONG a regretté qu’une notification verbale soit donnée le jour même, sans écrit officiel.