Les musulmans ont célébré le premier Aïd El Fitr lors de la deuxième année de l’hégire, marquant ainsi la fin de leur tout premier jeûne du mois de ramadan. C’est également à cette occasion que la prière de l’Aïd et la zakat El Fitr ont été instituées. Selon «Sunan Abou Daoud», le Prophète Mohammed, en arrivant à Médine, a constaté que les habitants avaient pour habitude de célébrer deux jours de fête depuis l’époque préislamique. Il leur a alors dit : «Dieu vous a accordé deux jours encore meilleurs : l’Aïd El Fitr et l’Aïd Al Adha» a-t-il déclaré.
Le livre «Talkhis al-Habir» d’Ibn Hajar al-‘Asqalani confirme que, selon les biographies, le premier Aïd El Fitr a été décrété durant la deuxième année de l’hégire. La revue Daâwat Al Haq, publiée par le ministère des Habous et des affaires islamiques, rapporte également que le Prophète Mohammed a institué l’Aïd El Fitr et l’Aïd Al Adha cette même année. Le rituel du sacrifice, associé à la seconde fête, a été accompli après la prière de l’Aïd.
Le livre «Nihayat al-muhtaj ila sharh al-minhaj» de Shams Al-Din Muhammad Ibn Ahmad Ibn Hamzah Ramli souligne que lors du premier Aïd El Fitr, le Prophète a dirigé une prière spéciale, perpétuant ainsi cette tradition chaque année à la fin du ramadan.
L’Aïd, une célébration des valeurs de partage
Par ailleurs, le livre «Bidaya wa-al-Nihaya» d’Ibn Kathir rapporte un récit d’Ibn Jarir, selon lequel le Messager de l’islam a «ordonné de verser la zakat al-fitr, dans un discours prononcé un ou deux jours avant la fête». Le jour de la célébration, il est sorti avec plusieurs fidèles pour diriger la première prière de l’Aïd. En ce sens, le jeûne est interdit pendant les deux jours de l’Aïd, comme le documente un hadith d’Abu Saïd al-Khoudri dans «Sahih Muslim».
L’Aïd est ainsi une fête de joie, de partage et de sérénité. Elle est marquée par des coutumes de visites familiales et amicales, où petits et grands revêtent leurs plus beaux habits. Cette célébration revêt un aspect social fort, illustré par une communion autour des valeurs de solidarité, qui devraient être présentes au quotidien et non seulement lors des jours de fête.
À cette occasion, le Prophète Mohammed a permis les manifestations festives, telles que le chant, la percussion et les activités récréatives. «Chaque peuple a son jour de fête et aujourd’hui [jour de l’Aïd], c’est le nôtre», a-t-il déclaré à Abou Bakr As-Siddiq dans ce contexte.