De Maroc en Espagne, le parcours chaotique d’Abdellatif Bouhlal. À l’âge 15 ans, il effectue un périlleux voyage en mer depuis le royaume sur un canot de fortune, pour regagner la péninsule ibérique. À son arrivée, il est placé dans un centre d’accueil pour mineurs non accompagnés. Il y passera trois ans. Lorsqu’il atteint ses 18 ans, il se voit contraint de quitter le centre, et de trouver son propre logement. « Le jour même de mes 18 ans, ils m’ont jeté dans la rue comme un chien », a déclaré à Reuters Bouhlal depuis une tente de fortune sur la plage d’El Cabron, dans la ville d’Arinaga. Depuis, il n’y a pas d’autres options si ce n’est dormir dans la rue et mendier pour survivre. Selon ses explications, les autorités sont lentes à traiter les documents dont il a besoin en tant qu’étranger pour pouvoir travailler en Espagne.
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Une dure réalité pour le natif de Beni Mellal, qui explique avoir quitté son pays, car il n’y voit aucun avenir. Le jeune Marocain ne possède qu’un matelas nu, un carton contenant des vêtements et quelques bougies. Lors des nuits venteuses, il se couvre la tête avec une couverture pour protéger ses yeux du sable soufflé. Sa mère lui manque énormément. Il ne l’a pas vue depuis 3 ans et demi. « Ne pas lui parler, ça fait vraiment mal », se lamente celui qui n’a pas de téléphone portable.
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Aujourd’hui, Bouhlal fait face à un dilemme. Il se demande s’il doit dépenser l’argent gagné en faisant la manche en nourriture ou en billet de bus pour se rendre à Las Palmas, la capitale de l’île, afin d’avoir des rendez-vous avec les fonctionnaires chargés de son dossier de résidence.