Le procureur du roi près la Cour d’appel de Marrakech a ordonné de poursuivre en détention un infirmier, le propriétaire d’une ferme près d’El Attaouia et son fils, en plus de trois autres suspects en liberté, dans l’affaire de la séquestration de 19 personnes dans des conditions inhumaines, en raison de leurs maladies mentales. Parmi eux, plusieurs sont issus de différentes villes et de plusieurs régions du pays.
Les prévenus ont été accusés de «traite d’êtres humains, abus de confiance, transport et séquestration de personnes en raison de maladie et de déficience physique et psychique, réception régulière de sommes d’argent dans le cadre d’une bande organisée, torture et exploitation par le travail forcé». Nombre de victimes auraient par ailleurs des addictions aux drogues et aux psychotropes.
A la suite des révélations, la section locale de l’Association marocaine des droits humains (AMDH) s’est dit choquée par la découverte des 19 victimes dans une ferme près d’El Attaouia. L’ONG a qualifié les actes incriminés de «dangereuses menaces au droit à la vie, constitue de graves violations des droits et qui caractérisent des crimes punis par la loi».
En l’espèce, l’association a exigé «une enquête sérieuse et responsable sur ces pratiques qui portent atteinte à la dignité humaine, et sur les détentions forcées, les enlèvements, les tortures et les violations de l’intégrité physique et psychologique des citoyens, tout en révélant la vérité et en rendant publics les résultats des investigations».
Afin de mieux préserver «la vie et la sécurité des citoyens» et considérant que «la place des patients atteints de troubles mentaux n’est que les structures de santé», l’AMDH a par ailleurs appelé à la vigilance quant à la possible existence d’autres lieux similaires, qui pourraient renfermer des victimes et qui seraient susceptibles de constituer des «centre de détention illégaux».