Quatre jeunes réalisateurs marocains, Yasmine Benkiran, Alaa Eddine Aljem, Kamal Lazraq et Ismaïl El Iraki, ont mis en lumière leurs ambitions d’embrasser l’universalité.
Ces cinéastes, réunis vendredi dans le cadre de la section Conversations, dans le cadre de la 21e édition du Festival international du film de Marrakech (FIFM 2024), ont partagé leur vision et leur volonté de conjuguer le local et l’universel, tout en transcendant les frontières des genres cinématographiques.
Cette rencontre, animée par le critique français Charles Tesson, a été l’occasion d’aborder des questions d’identité, de dialogue intergénérationnel dans le cinéma marocain, et des problématiques liées aux genres cinématographiques.
Kamal Lazraq / Ph. FIFM
Ces quatre réalisateurs se distinguent par le fait qu’ils ont marqué les esprits et participé aux plus grands festivals internationaux, où ils ont fait étalage de leurs talents prometteurs. La rencontre a permis d’explorer l’univers personnel de ces réalisateurs, d’en apprendre davantage sur leurs méthodes de travail et leurs penchants cinématographiques, à partir d’extraits de leurs films : «Queens» de Yasmine Benkiran, «Le Miracle du Saint Inconnu» d’Alaa Eddine Aljem, «Les Meutes» de Kamal Lazraq et «Zanka Contact» d’Ismaïl El Iraki.
Ainsi, Yasmine Benkiran a expliqué que son processus créatif ne débute pas par un thème précis qui l’obsède, mais plutôt par des images qui l’habitent ou des récits qui stimulent son imagination, ajoutant que le Maroc reste le lieu de son imaginaire cinématographique.
Yasmine Benkiran / Ph. FIFM
De son côté, Alaa Eddine Aljem a parlé de l’approche humoristique de son film, affirmant que la légèreté et la finesse de la comédie offrent une plus grande liberté pour aborder des sujets complexes, notamment dans une société tiraillée entre tradition et modernité. Selon lui, sa génération ne cherche pas à rompre avec les générations pionnières, mais à trouver sa propre voie.
Pour sa part, Kamal Lazraq a partagé son expérience dans «Les Meutes» , où il a dirigé des acteurs non professionnels qui apportent à leurs personnages une force et une profondeur issues de leur propre vécu. Ismaïl El Iraki, quant à lui, a abordé sa passion pour l’imbrication des genres dans «Zanka Contact», créant une œuvre où se croisent western, comédie et autres expressions artistiques.
Alaa Eddine Aljem / Ph. FIFM
À noter que Yasmine Benkiran a réalisé en 2018 le court-métrage «L’Heure d’hiver», sélectionné dans plusieurs festivals, dont le Festival national du film de Tanger et le Festival du court métrage de Trouville. Son premier long-métrage «Queens» (2022), soutenu par les Ateliers de l’Atlas, a été présenté en avant-première mondiale à la Mostra de Venise avant d’être projeté au Festival de Marrakech.
Alaa Eddine Aljem a réalisé et produit plusieurs films sélectionnés dans des festivals internationaux. En 2019, il a réalisé «Le miracle du saint inconnu», qui a concouru à la Semaine de la critique à Cannes et a également été projeté au Festival de Marrakech. Il a aussi été désigné par Screen International comme l’un des cinq talents émergents du monde arabe.
Ismail El Iraki / Ph. FIFM
Ismaïl El Iraki a réalisé son premier long-métrage «Zanka Contact», sélectionné en compétition officielle à la Mostra de Venise 2020, où il a remporté le Prix Orizzonti de la meilleure actrice.
Kamal Lazraq s’est fait remarquer avec son premier court-métrage «Drari» (2011), qui a remporté le deuxième prix de la Cinéfondation à Cannes et le Grand Prix du court-métrage au Festival de Belfort en France.